Les équipements ADSL enfin libérés

Hier habitué à faire la pluie et le beau temps sur l’homologation des équipements télécoms, France Télécom n’a pas résisté à la tentation d’endosser son vieil habit de certificateur. Sous couvert d’une procédure de “référencement”, l’opérateur impose ainsi à tout équipementier ADSL la soumission d’un dossier de candidature pouvant aboutir ou non sur le test effectif des matériels. Conséquence : “Jusqu’à récemment, le choix du consommateur ADSL se limitait aux modems d’origine Alcatel ou ECI Telecom ainsi qu’à une poignée de routeurs”, explique Xavier Lafaure, directeur commercial du grossiste Techniland Systems. Une liste restreinte justifiée officiellement par l’exigence de tests de conformité préalables destinés à garantir une interconnexion sans faille entre matériels hétérogènes. Toutefois, il semble bien que des arguments purement commerciaux aient prévalu en la matière, comme en témoigne l’incompatibilité avérée entre les modems d’Alcatel et les multiplexeurs (DSLAM) d’ECI (et inversement) pourtant “référencés”. Cette liste autorisée serait à la rigueur acceptable si elle ne s’appliquait également aux nouveaux entrants ADSL qui empruntent le fil de cuivre dégroupé de France Télécom.

Une plus grande liberté pour le consommateur

Cette nouvelle entrave au jeu concurrentiel DSL a suscité en novembre dernier un rappel à l’ordre de l’ART, après que Tiscali France ait voulu commercialiser le modem Diva 2430 SE d’Eicon, non encore validé par FT. Conséquence, début 2002 tous les opérateurs et équipementiers ADSL pourront directement soumettre les matériels de leur choix à la procédure de validation technique de France Télécom, sans soumission de dossier préalable. Les résultats de tests seront publics, et tout matériel réputé “compatible” sera automatiquement validé au sens FT du terme. “Le consommateur bénéficiera d’une plus grande liberté de choix, de prix plus attractifs et d’une différentiation de services grâce à des logiciels plus riches. Cette nouvelle dynamique devrait doper un marché DSL français estimé à 600 000 accès fin 2001”, précise Xavier Lafaure.

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