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Les disques durs ont la langue bien pendue

Deux étudiants du Massachussets Institute of Technology ont collecté des milliers de données personnelles, dont des numéros de cartes de crédit, en examinant des disques durs achetés d’occasion.

Qui héritera de votre vieux PC lorsque vous déciderez de le remplacer par un modèle flambant neuf ? Votre petite s?”ur ? Une association humanitaire ? Peut être souhaiterez-vous en tirer un bon prix en le vendant à
votre voisin de palier ou sur un site d’enchères. Auparavant, vous aurez, en individu averti, effacé tous vos fichiers et formaté le disque dur. Mais est-ce bien suffisant ?Non, si l’on en croit Simon Garfinkel et Abbi Shelat. Les deux étudiants du laboratoire des sciences de l’informatique du MIT (Massachussets Institute of Technology) ont démontré que réduire au silence un disque dur
est beaucoup plus laborieux qu’il n’y paraît.

Des numéros de carte de crédit dévoilés

Pour 1000 euros, ils ont acheté 158 disques durs d’occasion qu’ils ont analysés avec des logiciels grand public de récupération de données. La pêche s’est révélée étonnante : e-mails, comptes rendus hospitaliers, numéros de
carte de crédit, lettres d’amour, images pornographiques… Les disques ont dévoilé tous les secrets des anciens propriétaires.Autre exemple. Quelques mois plus tôt, le United States Veterans Administration Medical Center d’Indianapolis se débarrassait de 139 ordinateurs. Certains ont été offerts à des écoles, d’autres revendus. Là
aussi, après analyse de trois d’entre eux, les nouveaux propriétaires ont retrouvé des données confidentielles : listes de vétérans atteints du Sida ou souffrant de maladies mentales et numéros de carte de crédit.Ce scénario s’est répété de nombreuses fois. Les ordinateurs du département du Travail et de l’Industrie de Pennsylvanie, ceux de l’université Purdue d’Indianapolis, et bien d’autres encore, issus des administrations ou de
sociétés privées, ont livré leurs secrets de la même manière.

Un risque important pour les entreprises

De ce côté-ci de l’Atlantique, nous n’avons pas encore eu connaissance de tels ratés. Mais le risque est tout aussi important. En particulier dans les entreprises, où la vente au personnel de matériels informatiques obsolètes est une
pratique courante.En France, l’armée a une méthode infaillible pour s’assurer que ses données restent confidentielles : elle détruit ses disques durs au marteau-pilon !Un dernier exemple, qui a fait le tour du monde, celui d’un journaliste du Wall Street Journal. Il découvrit sur un ordinateur portable acheté dans les souks de Kaboul pas moins de 1750 dossiers représentant
quatre années d’activités terroristes dAl Qaida. Joli coup, non ?

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Hervé Cabibbo