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Les compacts 12 Mpix arrivent ! Oui, mais pour quoi faire ?

En 2006, le must était de posséder un compact 10 Mpix. En 2007, vous pourrez le jeter aux oubliettes, car les 12 Mpix pointent le bout de leur optique.

Deux, quatre, six, huit, dix… et maintenant douze ! Avec le nouveau capteur pour appareils compacts annoncé par Sharp, la course aux pixels continue de plus belle. Si cette course avait un sens il y quelques années, elle est
aujourd’hui complètement désuète. Explications.

Des pixels à la pelle

Principe de base : la taille d’impression d’une image numérique est intimement liée à sa définition en pixels. Passer de trois à quatre, puis à cinq mégapixels a apporté à l’utilisateur un réel bénéfice (voir illustration).
Avec l’arrivée des appareils de six mégapixels, on estimait, à juste titre, que l’on était ?” pour un particulier ?” arrivé au taquet. Avec une telle définition, on obtient déjà des tirages photo de
30 x 40 cm et ce, avec une excellente qualité. Alors pourquoi continuer la surenchère ? Pour agrandir plus me direz-vous. Certes, mais l’effet n’est pas proportionnel : plus on monte en définition, moins le
gain est important.Par exemple, quand on passe de 2 à 4 Mpix, on augmente de 40 % chaque côté de l’image. Le passage de 10 à 12 Mpix n’autorise qu’un gain relatif. On passe ainsi d’un tirage 40 x 50 à
un tirage 44 x 55 cm… De toute façon, les objectifs des appareils compacts n’atteignent presque jamais la précision optique nécessaire à un capteur aussi fin. Croire que la définition augmente la netteté des photos est
donc tout simplement faux. On ne distinguera pas plus de détails avec 12 Mpix qu’avec 8 !

Trop de pixels tue le pixel

Une telle augmentation de définition n’est pas sans effets secondaires nuisibles sur les compacts. Car ils sont équipés de capteurs minuscules : environ 5 fois plus petits que ceux des reflex. Pour le même nombre de
pixels, les éléments photosensibles du capteur, appelés photosites, sont également 5 fois plus petits. Conséquence : ils reçoivent 5 fois moins de lumière. L’appareil est obligé ‘ d’éclaircir ‘
artificiellement l’image. Cette opération dégrade les photos et provoque du ‘ bruit numérique ‘, prenant la forme d’un grain coloré parasite. Avec un nombre raisonnable de pixels, tout va bien. Le hic,
c’est que les fabricants s’échinent à entasser un nombre de plus en plus important de photosites sur des capteurs dont la surface reste la même. Le nouveau capteur de Sharp réussit même l’exploit de faire tenir ses 12 Mpix
sur une surface inférieure à celle des capteurs 10 Mpix équipant les compacts actuels ! On arrive au paradoxe suivant : plus la définition augmente, moins la qualité d’image est bonne ! En clair, un bon 6 mégapixels
vaut bien mieux qu’un mauvais 12 mégapixels.L’autre problème généré par ces définitions galopantes est celui du poids des fichiers. Des photos de définition double prennent deux fois plus de place à stocker, sans compter les lenteurs de traitement, d’affichage et de
transfert que cela occasionne. Beaucoup de concessions pour, finalement, seulement agrandir ou recadrer un tout petit peu plus ses images…

Les vrais critères de choix

Les fabricants ont, fort heureusement, d’autres idées dans leur sac pour améliorer la qualité de vos photos. Tout d’abord, l’amélioration des traitements numériques intégrés permet, sur certains modèles, comme ceux
proposés par Fujifilm, d’atteindre des sensibilités très hautes. Et ce, malgré l’augmentation de la densité des photosites. Autrefois cantonnés à 400 ISO au mieux, les appareils actuels atteignent désormais 1 600 voire
3 200 ISO. Parallèlement, leurs sensibilités ‘ normales ‘ gagnent en qualité. Vous pouvez ainsi photographier sans craindre les flous de bougé en basse lumière ou sur des sujets en mouvement. Le bénéfice est
autrement plus visible qu’une augmentation extravagante de la définition.Pour les mêmes raisons, des constructeurs comme Panasonic équipent leurs modèles de stabilisateurs pour obtenir des images plus nettes. D’autres systèmes d’aide à la prise de vue ou de correction améliorent vos clichés :
reconnaissance des visages chez Fujifilm, amélioration des zones sombres chez HP ou Nikon… N’oublions pas non plus le temps de déclenchement, la qualité de l’objectif, la prise en main… Mais, quoi qu’il en soit, une photo réussie de
6 Mpix restera toujours préférable à une photo floue de 12 Mpix !

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Julien Bolle