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Les chaînes de proximité à l’affût du numérique

Outre 33 chaînes nationales, la télévision numérique hertzienne offrira trois chaînes de proximité. La presse régionale est sur les rangs, comme les télévisions associatives qui veulent se faire entendre.

” Nous manquons de télévisions de proximité et d’une certaine manière, nous nous trouvons dans la même configuration que la radio, il y a vingt ans. “ En ouverture du Salon de la réception numérique ?” qui s’est tenu au Palais des congrès, à Paris, du 27 au 29 mars ?” le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), Dominique Baudis, déplorait les lenteurs administratives du ministère de la Culture. ” Nous n’attendrons pas forcément la publication de tous les décrets pour lancer l’appel à candidatures pour les télévisions locales “, a-t-il précisé.Quoi qu’il en soit, les candidats à la télévision numérique terrestre (TNT) locale devront patienter jusqu’au mois de septembre pour postuler à l’attribution des trois canaux réservés aux chaînes de proximité (en plus des trente trois à vocation nationale).Dominique Baudis a savamment choisi ses termes, laissant planer le doute sur sa définition de la télévision de proximité : locale ou proche du citoyen ? Est-ce un signe de soutien aux nouveaux entrants n’appartenant pas à un groupe de communication, et ce à deux mois de la publication des offres retenues ?Une chose est sûre : sans attendre l’appel à candidatures, la presse quotidienne régionale (PQR) est volontaire pour une fréquence nationale, tout comme le tiers secteur audiovisuel ?” les télévisions à but non lucratif et associatives.

Un bouquet Web postule

Atsky, qui est candidat à une chaîne numérique hertzienne nationale, fédère une cinquantaine d’éditeurs, parmi lesquels La Nouvelle République du Centre-Ouest, Sud-Ouest, La Dépêche du Midi, Le Télégramme de Brest ou Le Parisien (déjà unis dans une société commune, TV Web Région). “Nous voulons décliner, sur la TNT, notre bouquet de télés web Infocast. Le projet de chaîne présenté au CSA est constitué de programmes d’éditeurs tiers, actifs dans le local, le tiers secteur audiovisuel et le communautaire”, explique Dominique Féral, directeur marketing d’Atsky. Tous les partenaires de la PQR alimenteront la partie locale avec de “l’actualité susceptible d’intéresser la population nationale, un peu comme le 13 heures de TF1”, précise Dominique Féral.Reste à financer toutes ces initiatives. Selon le rapport sur la TNT, commandé par le CSA au cabinet Arthur D. Little, le coût moyen annuel d’une chaîne de télévision nationale en numérique terrestre approche les 15 millions d’euros. Une somme suffisamment importante pour écarter les indépendants. À moins d’adopter d’autres technologies de compression.Mais, pour le directeur marketing d’Atsky, quelque 300 000 euros de rentrées publicitaires par mois permettraient d’atteindre le point d’équilibre en trois ans. En attendant, à La Ciotat, où la société a installé son siège, on croise les doigts.Tout comme à Zalea TV, autre candidat à la TNT : “Nous fonctionnons en adoptant systématiquement une stratégie de confrontation, et non de lobbying. La loi autorise les chaînes associatives et non lucratives, il est donc normal que nous postulions pour l’attribution d’une chaîne de télévision numérique”, explique son président, Michel Fiszbin. Zalea TV se veut un média citoyen et non-marchand ?” on y retrouve des activistes de la télé libre, tel Télé Bocal ?” et affiche donc un modèle économique ” communautaire”.Exit la publicité, vive la contribution. Ce sont les abonnés de la chaîne qui couvriront les frais de diffusion. Il s’agit de collecter 1,2 euro par téléspectateur et par mois la première année, et de diviser par deux cette rétribution par abonné en 2007. Mais, pour que cette télévision communautaire d’un nouveau genre voie le jour, il faudra tirer le bon numéro au grand loto de la télévision numérique terrestre.

Privée d’antenne

La partie n’est en effet pas gagnée d’avance : le CSA vient de contraindre Zalea TV et les autres télés libres associatives à arrêter la diffusion de leur programmes hertziens pendant toute la durée de l’élection présidentielle. Motif invoqué par le Conseil ? Il lui est impossible de surveiller le respect du Code électoral sur ces canaux ! Pour les activistes de la télévision “autrement”, la lutte continue…

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Amaury Mestre de Laroque