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Les cartes à puce fourbissent leurs armes

En augmentant la capacité et la puissance des cartes à puce, on pourra leur confier le stockage des certificats ou l’exécution d’algorithmes de chiffrement.

Souvent cantonnée à des rôles essentiels, mais simples à assumer, la carte à puce va être de plus en plus sollicitée. La carte bancaire ou la carte SIM se contentent d’authentifier leur porteur par une clé secrète, et de stocker les dernières transactions (carte bancaire) ou un petit carnet d’adresses (carte SIM). Mais elles devront intégrer plus d’intelligence et de capacité de stockage. Avec les infrastructures à clé publique (PKI), il s’agira de leur confier le soin de générer un jeu de clés (publique et privée) puis de stocker un, voire plusieurs, certificats numériques (2 Ko par certificat).Avec l’augmentation de la taille des clés, qui atteignent 2 048 bits, la puissance de calcul nécessaire s’accroît. D’autant que, pour éviter que la clé privée ne sorte de la carte, cette dernière doit exécuter elle-même l’algorithme permettant de signer un document. Des projets sont menés pour que cartes bancaires et SIM offrent à leurs porteurs l’accès, via une PKI, à des applications d’e-commerce et de m-commerce. En outre, elle pourrait devenir le fédérateur de différentes technologies de contrôle d’accès.ActivCard propose une solution pour stocker, sur une même carte, les informations correspondant à plusieurs procédés : identifiants et mots de passe statiques, algorithmes de génération de mots de passe dynamiques et certificats numériques. Encore ces exemples concernent-ils le seul domaine de la sécurité. En effet, l’émergence de cartes multi-applications impose l’implémentation de machines virtuelles Java gourmandes en puissance, même si le principe du téléchargement à la demande permet dans le même temps d’économiser la mémoire.Pour ces besoins, les constructeurs offrent des produits dont la mémoire augmente vite. La plupart des cartes intègrent un microprocesseur 8 bits avec 2 ou 4 Ko de mémoire totale, et un coprocesseur dédié au chiffrement. Certaines cartes 8 bits atteignent jusqu’à 32 ou 64 Ko, mais il s’agit de la limite absolue, déterminée par la capacité d’adressage du processeur.

Architecture 32 bits et mémoire flash de 128 Ko

Des constructeurs, comme Oberthur, proposent déjà des cartes dotées de puce 16 bits, de mémoire flash de 64 Ko contenant les applications, et de mémoire ROM de 128 Ko pour le système, tandis que la mémoire vive n’excède pas 4 Ko. Très prochainement arriveront des cartes pourvues de mémoire flash de 128 Ko et de puce 32 bits, fondées sur des architectures Risc telles que celles d’ARM ou d’Hitachi. Gemplus envisage de mettre à profit cette puissance pour abandonner le coprocesseur dédié au chiffrement. Une solution qui ne fait pas l’unanimité.“Nous avons essayé de confier le chiffrement à un microprocesseur 32 bits, le résultat était à peine au niveau d’un coprocesseur dédié”, explique Éric Alzai, responsable technique chez Oberthur Card Systems.

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Thierry Lévy-Abégnoli