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Les bus prennent la voie de l’open source

De nombreux projets ont vu le jour à l’initiative d’éditeurs de solutions propriétaires. Tous espèrent imposer leur propre norme.

Parce qu’ils relient les applications entre elles à l’aide de messages aux formats XML ou Soap, les
ESB
(Enterprise Service Bus) constituent le système nerveux des architectures orientées services
(SOA). Selon Gartner Group, 50 % des grandes entreprises s’équiperont, d’ici à la fin 2006, de cette technologie incontournable, réservée jusqu’à présent aux
éditeurs de logiciels propriétaires tels Sonic Software, Fiorano, Iona, IBM, ou Cape Clear.Mais la situation devrait rapidement évoluer. En effet, en plus de Mule, quatre projets d’ESB open source ont vu le jour cet été, dont les principaux Celtix et Synapse. Tous sont initiés par des éditeurs de
bus ‘ commerciaux ‘.Hébergé par le consortium Objectweb, Celtix constitue
une version allégée d’Artix, l’ESB de Iona. De leur côté, Open-ESB est une initiative de Sun, et ServiceMix le fruit de l’éditeur LogicBlaze. Ces trois outils
s’appuient sur la nouvelle norme d’intégration d’applications Java Business Integration
(JBI). Ils proposent une couverture fonctionnelle standard : transformation et routage, propagation du contexte de sécurité, support de différents types de messages (XML, Soap,
etc.), interfaces (services Web, JCA, etc.), et protocoles de transport (JMS, HTTP, WS-RM).Abrité par la fondation Apache, Synapse, quant à lui, est le résultat de la collaboration entre la start up sri lankaise WSO2 et des spécialistes de l’ESB tels que Sonic Software, Iona, Infravio, et BlueTitan. Synapse se
concentre uniquement sur les échanges Soap et ne prévoit pas d’accepter nativement JBI. Son noyau repose sur le code source du logiciel X-broker, d’Infravio.

Un standard en moins de trois ans pour IBM

Cette prolifération de projets open source peut sembler paradoxale, surtout sur un marché florissant. Pourquoi des leaders de l’ESB tels que Sonic Software ou Iona sabordent-ils leurs logiciels
propriétaires ? Tous cherchent, en fait, à reproduire la stratégie Eclipse d’IBM.En ouvrant le code source de son atelier de développement Java, Big Blue a réussi à créer un standard ‘ de fait ‘ en moins de trois ans. Tous les éditeurs qui proposaient naguère leurs propres outils de
développement sont aujourd’hui contraints de les commercialiser sous la forme d’extensions pour Eclipse. ‘ Les fonctions de base des ESB connaîtront tôt ou tard le même sort ‘, estime
Henry Peyret, analyste senior chez Forrester Research.Les éditeurs d’ESB propriétaires tentent donc de s’imposer sur ce marché hautement compétitif en fournissant un socle gratuit aux principales communautés open source, afin d’en faire un standard
comparable au serveur Web Apache ou à l’environnement de développement Eclipse. Ils comptent ainsi éliminer une partie de leurs concurrents, tout en conservant une longueur d’avance de façon à commercialiser plus facilement des
services et des extensions à valeur ajoutée.Mais comme il n’y a pas de place pour quatre outils concurrents, des rapprochements devraient s’opérer, notamment entre Objectweb, Apache, et LogicBlaze, qui collaborent déjà au sein du projet Geronimo.

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Frédéric Bordage