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” Les asperges de la téléphonie mobile “

A la télévision, on pouvait voir il y a peu encore une étrange publicité, vantant un tube à fabriquer des asperges en quelques pressions. ça s’appelait…

A la télévision, on pouvait voir il y a peu encore une étrange publicité, vantant un tube à fabriquer des asperges en quelques pressions. ça s’appelait Rapid’Asperges, et ça semblait rudement pratique. Le même produit existait pour les huîtres. En fait, il s’agissait de faux spots, dans lesquels – si mes souvenirs sont bons – le Bureau de vérification de la publicité invitait les gens à ne pas se laisser berner par certains beaux discours. Mais des téléspectateurs ont mordu à l’hameçon et ont cherché en vain dans leur supermarché ces produits magiques.La même déception a dû se lire sur les visages de ceux qui ont acquis un téléphone WAP suite aux publicités de France Télécom et de Vizzavi. Que montraient-elles ? Pour Itinéris, un jeune homme qui avait jeté par mégarde la valise d’une somptueuse créature lui rachetait tout à l’identique depuis son téléphone mobile. Et ce dans un bus, au fin fond d’un paysage désertique (là où les connexions sont les plus faciles, c’est bien connu). Pour attirer les chalands dans ses agences, France Télécom n’a pas hésité à mettre en avant un concept qui n’en est même pas à ses prémices, le m-commerce (ou commerce mobile). Des clients qui, en lieu et place de boutiques en ligne ou autres services avancés, se retrouvaient ensuite plutôt avec des horaires de cinéma ou des sites de foot anglais. Quant àVizzavi, sa publicité ne faisait pas non plus grand cas de la realité des services.Le Finlandais Nokia, lui, vient de lancer une grande campagne de publicité sur l’UMTS, la troisième génération de téléphonie mobile. Dans le slogan ” L’accès mobile de troisième génération le plus rapide “, le premier mot est barré, remplacé par ” succès “. Nokia prétend donc assurer déjà le succès d’une technologie aussi futuriste qu’inconnue, et dont les téléphones ne seront sans doute disponibles que dans trois ans. Comme on le voit, le monde de la téléphonie mobile ne s’embarrasse pas trop de la réalité. Mais si l’on comprend pourquoi il est plus simple de vendre l’avenir qu’un présent imparfait, il faudrait quand même voir à ne pas trop nous prendre pour des asperges.

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