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Les acteurs de la fibre optique attendent leur heure

Les performances des composants optiques et l’accroissement de la demande en bande passante offrent de radieuses perspectives aux équipementiers. Les futurs Intel et Cisco sont là.

Les entreprises spécialisées dans les équipements destinés aux réseaux de fibre optique restent vraisemblablement parmi les plus chahutées du secteur des technologies de l’information. Victimes du marasme économique qui touche particulièrement les télécommunications, suscitant la méfiance des investisseurs, les acteurs de ce marché n’en sont pas moins assis sur un véritable trésor : selon l’étude réalisée en février par le cabinet d’investissements Global Equities auprès des principales sociétés du secteur, leur pactole atteindra 57 milliards de dollars (65 milliards d’euros) à l’horizon 2003 avec une croissance annuelle moyenne de 35 %.

La course aux débits

Cet optimisme se fonde sur un simple constat : la demande en bande passante générée par l’augmentation exponentielle du trafic de données et les progrès réalisés dans le domaine des composants optroniques ont accéléré les mutations technologiques.Les systèmes traditionnels de transmission synchrone SDH ou Sonet laissent donc progressive- ment la place depuis deux ans aux nouvelles générations de systèmes de multiplexage en longueur d’onde de type WDM (Wavelength Division Multiplexing) ou DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing). Ces outils permettent d’accroître sensiblement la capacité d’une seule paire de fibres sur les réseaux longue distance (les backbones), tout en supprimant les goulets d’étranglement. Par ailleurs, les progrès réalisés dans le domaine de l’amplification des signaux facilitent leur acheminement sans régénération depuis leur point d’émission. L’autre avantage lié au multiplexage en longueur d’onde est d’ordre économique : “Avec les technologies désormais disponibles qui permettent des débits supérieurs au terabit (c’est-à-dire supérieurs au million de gigabit) sur une seule fibre, le coût marginal de transport d’un circuit téléphonique s’approche de zéro“, note l’étude du cabinet Global Equities.

Des situations fragiles

Entre autres acteurs sélectionnés par les analystes du cabinet d’investissement figurent en bonne place Alcatel Optronics ou JDS Uniphase pour leurs composants optiques, Juniper Networks dans les gigarouteurs, Foundry Networks dans la commutation LAN (Local Area Network, réseau local) ou Redback Networks dans les réseaux MAN (Metropolitan Area Network, réseau urbain). Reste que plusieurs de ces acteurs souffrent d’une situation financière précaire. Ainsi, Avici Systems, spécialiste du routeur haut débit, “ ne dispose pas d’un fonds de commerce suffisant permettant de confirmer la pertinence de ses options technologiques“, estime ce cabinet d’investissement. Même constat pour Sycamore Networks. Cet expert des systèmes DWDM attend toujours ” un contrat significatif avec un opérateur établi “, souligne encore l’étude de Global Equities.A contrario, JDS Uniphase, qui vient d’annoncer la suppression de 20 % de ses effectifs, et Juniper Networks sont qualifiés respectivement de ” nouvel Intel ” et ” nouveau Cisco ” par les analystes de Global Equities. Ces deux acteurs semblent disposer de l’expertise technologique et des capacités financières pour profiter au mieux des niveaux de croissance du secteur.

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Gilles Musi