Passer au contenu

Les 35 heures relancent la programmation par contraintes

La réduction du temps de travail aidant, la gestion des emplois du temps devient complexe. Des éditeurs – expérimentés ou non – ont recours à la programmation par contraintes. Mais l’outil de planification doit rester simple d’accès et ne pas se substituer au décideur.

Les 35 heures ont généré une activité qui va bien au-delà des modifications qu’il faut apporter aux systèmes de paie chaque fois que la réglementation évolue. Les logiciels de programmation par contraintes en sont les premiers bénéficiaires, comme l’a montré le récent salon Solutions ressources humaines. L’ARTT (aménagement et réduction du temps de travail) renforce, dans les entreprises, le besoin de planification. Il s’agit de ma”triser l’annualisation du temps de travail, l’individualisation, le temps choisi, le compte épargne temps. Pour respecter à la fois la réduction du temps de travail et l’exigence de compétitivité, les emplois du temps deviennent très complexes et ne peuvent se construire sans calculs.
La programmation par contraintes est une évolution de la programmation logique. Elle a permis de résoudre de nombreux problèmes d’optimisation combinatoire, en particulier en production et en logistique. Elle s’applique désormais de plus en plus aux facteurs humains, et des éditeurs chevronnés de logiciels de GTA (gestion des temps et des activités) l’adoptent pour répondre aux besoins nouveaux de simplification et d’optimisation dans la réalisation des emplois du temps.
C’est le cas de Chronotique, qui vient d’adopter le moteur Chip, de Cosytec, pour gérer l’annualisation de ses entreprises clientes. Celui-ci s’intègre à son logiciel P/2. L’outil calcule les besoins en personnel par qualification, semaine par semaine. “Il apporte une solution optimisée de modulation du temps de travail en respectant les contraintes de gestion des ressources humaines et en tenant compte de la polyvalence individuelle de cha- que salarié”, précise Paul Ducrot, de Chronotique, dont le module de planification est actuellement utilisé chez Castorama.

Adoptée par de jeunes éditeurs

Sentant le vent favorable, de jeunes équipes de chercheurs qui sont allés à l’école de Prolog et du défunt Charme de Bull se lancent dans la commercialisation de leurs travaux de R&D en programmation par contraintes. Temposoft, qui s’appuie sur un moteur Ilog et a su lever d’importants capitaux, est le plus connu. Il est loin d’être le seul. Adesoft, Cimade, Inovia, Equitime, Manatom, etc, lui contestent sa première place.
L’important est de faire simple. La programmation par contraintes perd de son aura élitiste et doit être accessible dans ses interfaces. Ni les directeurs des ressources humaines ni les cadres en entreprise ne sont spécialistes de recherche opérationnelle. La partie optimisation ne doit pas non plus se substituer au décideur. “Notre métier consiste à apporter des outils d’aide à la décision à des non-spécialistes”, affirme Georges Weil, PDG d’Equitime.
Des méthodes hybrides sont parfois utilisées, associant programmation linéaire en nombres entiers et programmation par contraintes.

“Pour les calculs de capacité comme le dimensionnement d’équipe, la programmation linéaire est pleine d’intérêt, affirme Georges Weil. Mais seule la programmation par con- traintes permet de rendre compte des v?”ux individuels dans un emploi du temps”

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Mireille Boris