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” Le web a-t-il un sexe ? “

Nul n’ignore que la Toile a une vie sexuelle intense, vu le nombre de sites érotiques et pornographiques sur le réseau. Peut-on pour autant dire qu’internet…

Nul n’ignore que la Toile a une vie sexuelle intense, vu le nombre de sites érotiques et pornographiques sur le réseau. Peut-on pour autant dire qu’internet soit à dominante masculine ou féminine ? Les tenants de la cause des femmes se sont précipités sur cet espace de liberté pour faire entendre leur voix. A cette époque, le web était militant. Et si quelques pages HTML n’ont pas amélioré le sort des femmes afghanes – ni du reste de la population du pays, d’ailleurs -, ni fait disparaître l’excision ou le tourisme sexuel, elles ont au moins contribué à lutter contre ces fléaux à un niveau mondial.Las ! Peu à peu, la libre communication s’est muée en nouvelle économie, et, profitant de ce changement, les charognards ont envahi le réseau. Comme toutes les ” communautés ” marketing, la cause des femmes est devenue source de profit. Depuis quelque temps, les sites commerciaux se multiplient à leur intention. Premiers arrivés, les magazines féminins n’ont fait que reproduire sur le web ce qu’ils faisaient déjà en version papier. Puis d’autres sites, tels Auféminin.com, Newsfam.com ou Touteslesfemmes.com, se sont lancés à la conquête de ce nouveau marché. Leurs recettes pour attirer la cybersurfeuse ? Horoscopes, tests amoureux, régimes, dossiers sexe déguisés dans les rubriques sociologie/psychologie/amour, mode, beauté, cuisine… ! En effet, leur cible est la ménagère de moins de cinquante ans, chère au publicitaire. Pas question de la faire fuir avec des sujets graves. Il faut l’amuser, la faire baver sur les mannequins masculins à moitié nus. Leur but étant de faire de l’audience à tout prix pour accumuler le plus de bandeaux publicitaires afin de rentabiliser leur business plan.Même si certains sites de la première heure essaient toujours de proposer de véritables sujets de réflexion sur la condition féminine ( www.planetefemme.com/elles/sites.htm), d’autres récupè rent désormais l’audience féminine qui refuse d’être prise pour des idiotes en chaleur : sites médicaux, éducatifs, de voyages, etc. La Toile est suffisamment grande pour créer de nouvelles communautés, sans revenir au vieux clivage des sexes.

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SCh