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Le timbre numérique fait ses premières dents en France

Priceminister ouvrira avec Chronopost un service d’affranchissement électronique début mars. Et la Poste devrait expérimenter sa propre solution dans le courant de l’année, avant une possible commercialisation en
2006.

On connaissait le billet de train imprimable, voici venir le timbre à imprimer soi-même. Les internautes français en auront un avant-goût au mois de mars avec le lancement d’un service d’affranchissement en ligne, fruit
d’un partenariat entre Chronopost et PriceMinister, le site de vente entre particuliers.Et ce n’est qu’un début puisque la Poste devrait lancer cette année sa propre expérimentation de timbre numérique pour les lettres en France. En Allemagne, en Angleterre et depuis quelques jours en Suisse, les entreprises
ont déjà la possibilité d’imprimer elles-mêmes leurs timbres, après achat en ligne.Le service lancé début mars par PriceMinister et Chronopost s’adressera, lui, aux particuliers. Le principe est simple : lorsque l’acheteur choisit l’expédition de son colis par Chronopost, PriceMinister
détermine instantanément le coût du port en fonction du produit et affiche un bordereau à remplir directement en ligne. Une fois l’achat et l’envoi payés, le vendeur n’a plus ensuite qu’à imprimer le bon de livraison et à
l’appliquer sur le colis avant de déposer le paquet à La Poste, sans rien débourser.

Jusqu’à 50 % de réduction

Pour PriceMinister, ce bordereau électronique permet de faciliter les démarches du vendeur et de lui faire gagner du temps lors de la préparation du colis. Du côté de l’acheteur, le nouveau système permet une économie de
50 % sur le prix public affiché par Chronopost. ‘ Etant donné que nous refacturerons désormais le prix du colis à l’acheteur et que nous générons via le site un important montant de plis, nous avons pu négocier un rabais
auprès de Chronopost, comme le font les grands comptes
‘, explique Pierre Krings, co-fondateur et directeur général de PriceMinister, qui insiste par ailleurs sur la sécurisation du procédé.’ Il serait vain de tenter de maquiller le bordereau ?” au format PDF ?” en essayant, par exemple, de modifier l’adresse de livraison, explique-t-il. Toutes les informations
liées au colis sont intégrées dans un code-barres, stocké également sur le serveur de Chronopost. Toute fraude sera immédiatement repérée en cas de divergences entre les données
‘.L’année 2005 pourrait bien être celle du timbre numérique puisque La Poste confirme aussi travailler sur sa propre solution d’affranchissement des lettres et des colis. Une expérimentation devrait s’ouvrir dans le
courant de l’année. ‘ Si le test est concluant, la mise en service devrait suivre dès 2006 ‘, indique l’institution. En revanche, rien ne filtre pour l’instant ni sur la forme ni sur le nom de ce
timbre numérique à la française. La Poste doit également déterminer si ce premier timbre numérique sera immédiatement accessible à tous les clients ou d’abord aux seules entreprises.

La poste suisse vient de lancer son ‘ Webstamp ‘

La poste française entend en tout cas rapidement rattraper son retard sur les postes étrangères, déjà bien avancées sur le sujet. Après les postes allemandes, américaines et britanniques, qui proposent déjà l’e-stamp à leurs
clients, la poste suisse vient de lancer à son tour une déclinaison du système allemand. Depuis le 15 février dernier, les clients helvétiques peuvent affranchir leurs lettres et colis en imprimant un ‘ WebStamp ‘ depuis un logiciel
spécifique à télécharger sur leur ordinateur.La poste suisse insiste sur l’un des principaux avantages du système, sa disponibilité : ‘ Le service est accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ‘, souligne-t-on à Berne. Autre
avantage non négligeable : le logiciel s’intègre dans MS Office et gère facilement les importations depuis des programmes de gestion d’adresses.L’utilisation du WebStamp, comme celle des autres timbres numériques existants, reste toutefois encore réservée aux petites et moyennes entreprises : une licence ou un abonnement à l’année étant facturé, outre le prix
de l’affranchissement, il faut effectivement disposer d’un certain volume de lettres et colis pour rentabiliser le service. La poste helvétique espère en tout cas séduire 2 000 clients la première année. Avant de
s’attaquer éventuellement à une version grand public du timbre numérique.

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Didier Forray