La baladodiffusion (comprenez le podcasting) n’est pas encore arrivée à maturité, mais elle connaît aujourd’hui une ‘ progression exponentielle ‘, selon la formule de
Marc Gonnet qui suit chez Europe 1 l’évolution du phénomène. Au début de l’été 2005, quand Apple a décidé de lancer sur sa plate-forme de musique en ligne, iTunes Music Store, un service de référencement de podcasts (ces petits programmes audio
que l’on télécharge sur son baladeur numérique), le classement des podcasts les plus écoutés était essentiellement composé de programmes amateurs, en grande partie issus de la blogosphère.Aujourd’hui, la donne a changé. Les sites de référencement de podcasts se sont multipliés (Podemus, Yahoo! Podcast…) mais aussi, et surtout, le petit monde du podcast a assisté à l’arrivée des grandes radios, qui ont rapidement
vu le parti qu’elles pouvaient tirer de ce nouveau mode de diffusion. Ainsi, RTL propose ses émissions phares. Europe 1 a lancé 21 chaînes de podcasts thématiques à l’automne 2005. Quant au secteur public, il est présent sur le marché avec
les 7 antennes de Radio France depuis le début de l’année 2006.‘ Le podcast, c’est le nouveau transistor. Un moyen de toucher une population plus jeune et plus mobile, explique Pascal Delannoy, directeur de Radio France Multimédia. C’est la radio à la
carte. Chacun écoute ce qu’il veut, quand il veut. ‘ Ainsi, dans le cas de Radio France, certaines émissions, comme ‘ 2 000 ans d’Histoire ‘, qui à l’antenne ne bénéficient pas vraiment
d’un horaire très grand public (en pleine journée), se retrouvent avec ‘ Le Masque et la plume ‘, en tête des émissions podcastées.Chez Europe 1, le lancement des chaînes de podcasts a coïncidé avec une réflexion grandissante sur les nouveaux médias. A long terme le copier-coller programme radio-programme en ligne ne devrait plus avoir de véritable raison
d’être. La radio prépare déjà des podcasts événementiels, notamment pour les Jeux olympiques de Turin et la Coupe du monde de football, explique Marc Gonnet, responsable marketing de l’antenne. ‘ Ce sera l’occasion pour
l’auditeur, à travers ces programmes bonus, d’accéder à des contenus non diffusés en radio, comme la version intégrale de certaines interviews. ‘ Ces productions auront une durée de vie limitée.
Pas de mesure d’audience de référence pour le moment
Un autre volet du podcasting réside dans la publicité. Aujourd’hui, en diffusant en ligne les fichiers de leurs émissions, les radios commerciales diffusent in extenso les messages publicitaires qui passent à
l’antenne. A l’avenir, une radio comme Europe 1 pourrait évoluer vers une forme de sponsoring en entrée et en sortie de programme, de manière à mieux cibler ce nouveau public de l’ère numérique. Dans ce cas précis, les publicités
traditionnelles, prévues pour être diffusées à des horaires bien précis, seraient retirées du fichier.Mais qui dit publicité dit aussi mesure d’audience. Or dans le domaine du podcast, il n’y a pas d’outil de référence pour les professionnels de la publicité. Certes, les classements d’iTunes ou de Podemus ont tendance à donner le la du
secteur, mais, dans l’ensemble, l’heure n’est encore qu’aux estimations. ‘ La mesure est évidemment techniquement possible, explique Médiamétrie, mais pour l’instant il ne s’agit que d’une technologie
émergente, dont trop peu d’internautes connaissent encore la signification. ‘A défaut on préfère donc parler de nombre d’abonnés à un podcast. Sur iTunes, ce mercredi 25 janvier au soir, le podcast le plus écouté est réalisé par Allociné et concerne les nouvelles sorties de films. L’un des pionniers du
secteur, Arte-Radio, en compte aujourd’hui 70 000, affirme Sylvain Gire, responsable éditorial de la webradio. La petite s?”ur d’Arte a donc réussi à se faire un nom à force de productions originales. A l’instar de
‘ Permanence ‘, un programme qui propose des enregistrements de rendez-vous à la sécurité sociale, de chroniques ou de ‘ Suçothérapie ‘, son programme classé explicit (pour
adultes) sur iTunes.
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