C’est par un long message sur Google+, service qu’il a bâti et qu’il dirigeait jusqu’à présent, que Vic Gundotra a annoncé qu’il quittait la firme de Mountain View après huit ans de bons et loyaux services. Et comme toujours dans ce genre de situation, les violons sont de sortie : son post est un hommage appuyé aux équipes de Google+, « des rêveurs invincibles que j’aime et qui vont me manquer » et à Larry Page, le grand patron… Page lui a d’ailleurs rendu la pareille sur son propre profil, en rappelant que Gundotra était à l’origine du système de guidage de Google Maps, qui l’avait « époustouflé » à l’époque, qu’il avait créé Google+ « à partir de rien » et qu’il ne connaissait que « peu de gens dotés du courage et des compétences nécessaires pour démarrer un tel projet ».
Un concert d’éloges qui a du mal à cacher le malaise que provoque pourtant cette démission. A son lancement en juin 2011, Google avait en effet de sacrées ambitions pour son réseau social. Et au fil des ans, sous l’impulsion de Gundotra, il s’est infiltré dans l’ensemble des services du groupe, de Gmail à Photos en passant par Maps et bien entendu la recherche. Même Youtube y est passé, ce qui a d’ailleurs provoqué la colère des utilisateurs du site de partage de vidéos…
Oui mais voilà, malgré tous les efforts de Gundotra, malgré des fonctionnalités et une interface qui ont un temps ringardisé Facebook, Google+ n’a jamais vraiment réussi à séduire les internautes. Certes, G+ est annoncé comme le deuxième réseau social au monde, mais ce succès est artificiel, car l’inscription à G+ est quasi-indispensable désormais pour utiliser les services Google. Dans les faits, très peu d’internautes l’utilisent au quotidien pour partager des contenus avec leurs amis. Et G+ n’a jamais réussi du coup à faire de l’ombre à Facebook et Twitter.
Google+ menacé ?
Selon le site Techcrunch, le départ de Gundotra ne serait ainsi que l’arbre qui cache la forêt. Google+ serait à l’heure actuelle « un mort-vivant ». D’après deux employés anonymes de la firme interrogés par le site, « Google plus ne serait plus considéré comme un produit, mais comme une plate-forme ». Il s’agirait concrètement de ne plus considérer G+ comme un produit à part entière, en compétition (déjà perdue) contre Facebook, mais de fabriquer des widgets, des modules pour des applications qui se serviraient de ses fonctionnalités. Il ne serait par ailleurs plus obligatoire d’inclure une compatibilité Google+ aux produits de la firme, ce qui reviendrait à diminuer fortement la voilure imposée par Gundotra.
Techcrunch avance également que d’importants mouvements ont lieu dans le GooglePlex autours des équipes de Google+. De nombreux « talents » qui travaillaient pour le service auraient migré vers d’autres départements, notamment Android. Et le reste de l’effectif n’est pas encore sûr de son sort. Un responsable de Google a toutefois démenti les propos tenus sur le site
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