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Le passage déterminant des quarante ans dans la carrière d’un chef de projet

L’approche de la quarantaine oblige le chef de projet à faire le point. Il doit décider s’il persiste dans sa voie ou s’il prend une nouvelle orientation.

Le c?”ur de cible, quand on cherche un chef de projet, ce sont les trente-cinq ans, décrète un chasseur de têtes. Si je présente à mes clients un candidat de quarante ans ou plus, ils le refuseront systématiquement.” En effet, pour un recrutement ou une réorientation, les employeurs y réfléchissent à deux fois avant d’investir dans un quadragénaire qui perçoit un salaire important. Ils craignent que celui-ci ne s’adapte pas bien, ou que, une fois formé aux nouvelles technologies, il parte à la concurrence avec toute sa connaissance de la société. Passé quarante ans, “beaucoup de chefs de projet se sont figés sur une technologie et n’évoluent plus – soit parce qu’ils n’en ont pas la volonté, soit parce que leur entreprise ne leur en donne pas l’opportunité”, estime Didier Pierre, consultant en ressources humaines.

Cultiver sa mobilité sur tous les plans

Cependant, pour éviter les voies de garage et cultiver son employabilité, il faut pouvoir prouver son envie d’évoluer sur le plan des compétences, des technologies et du management. Et ce dans l’entreprise – si elle accepte d’accompagner cette évolution – ou, sinon, à l’extérieur. “Le mot-clé, c’est la mobilité intellectuelle et géographique. Si un chef de projet travaille depuis dix ans sur un même site, il lui faut envisager de se déplacer dans une autre agence ou une autre en- treprise pour évoluer dans sa carrière”, ajoute Didier Pierre. C’est d’autant plus vrai que cette fonction demande une perpétuelle remise en cause. Le chef de projet est souvent le fusible entre la direction informatique et les développeurs. Il doit avoir beaucoup de caractère et supporter la pression malgré les années qui passent. “Vers trente-cinq ans, il faut dresser le bilan des fonctions que l’on a occupées et combler ses lacunes techniques par une formation interne ou externe. Il faut savoir changer de poste, ou même d’entreprise, car on ne peut pas faire la même chose que les jeunes ingénieurs promus chefs de projet au bout d’un an ou deux. Il faut mettre en avant l’expérience des projets que l’on a pu traiter”, explique Bernard, chef de projet de quarante-trois ans, qui vient de changer de société. Lors de cette étape qui constitue le milieu de la carrière, il faut prendre le temps de se retourner et d’analyser ses points forts et faibles par rapport aux besoins du marché.

Le moment de penser à changer de poste

“Ce qui est convoité dans les profils de “confirmés grisonnants”, c’est l’autonomie, l’assurance, le charisme et, surtout, l’aplomb. Pour les compétences techniques, tout le monde est au même niveau à partir de trois ans d’expérience”, déclare Daniel, quarante-deux ans, lui aussi chef de projet. C’est peut-être aussi le moment de penser à changer de poste. Après, il risque d’être trop tard pour évoluer. “Chef de projet est une fonction qu’il est bien d’exercer cinq ou six ans, estime Didier Pierre. Mais, ensuite, mieux vaut se diriger vers des activités connexes, comme l’organisation des systèmes d’information, le management, les méthodes ou le relationnel”. Ce sont des métiers qui mettront en avant l’expérience des quadras. Ces derniers seront donc moins directement mis en concurrence avec de plus jeunes.

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Claire Chevrier