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Le Parlement européen sauve finalement les cryptomonnaies les plus énergivores

Les députés ont adopté un nouveau cadre juridique pour les crypto-actifs en renonçant à interdire les protocoles les plus consommateurs en énergie comme le Bitcoin ou l’Ethereum.

Bitcoin et Ethereum vont survivre en Europe. Des députés européens Verts et de gauche voulaient pénaliser certaines cryptomonnaies considérées comme non durables parce que leur consommation d’énergie contribue au réchauffement climatique. Mais leur amendement n’a pas été retenu dans la version finale du MiCA (Markets in cryptoassets), le nouveau cadre juridique des crypo-actifs.

La « preuve du travail » pointée du doigt

La Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen a donc adopté un texte édulcoré ce lundi 14 mars. Sans le nommer, les partisans de l’amendement avaient plus précisément dans leur viseur un système bien particulier de validation des transactions électroniques. Celui dit de la « preuve de travail » (proof of work). Elle consiste à demander aux mineurs de résoudre des problèmes algorithmiques nécessitant un temps et une puissance de calcul importants.

La preuve de travail sécurise efficacement beaucoup de blockchains, mais consomme aussi énormément d’énergie. The Verge rappelle ainsi que le réseau Bitcoin utiliserait davantage d’électricité en un an que la Norvège et se classerait au 27e rang mondial pour sa consommation annuelle d’électricité s’il était un pays. Le tout sans compter l’empreinte de la fabrication du matériel informatique utilisé.

Tout l’écosystème des cryptomonnaies s’est mobilisé pour faire capoter l’amendement avec en tête le contre-exemple de la Chine qui a interdit les cryptomonnaies l’année dernière. Les mineurs de ce pays ont aussitôt été remplacés par d’autres sous des latitudes plus permissives. En France, on a surtout entendu des arguments concernant le risque de grever l’innovation et la compétitivité européenne en contrariant le développement web3 ou des NFT qui reposent sur la blockchain.

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Le débat pourrait refaire surface

La polémique est en tout cas loin d’être close. L’Union européenne connaissait déjà une crise énergétique, aggravée par la guerre russe en Ukraine qui fait planer une menace sur l’approvisionnement en gaz. L’Europe doit trouver des alternatives tout en maintenant ses exigences de réduction des émissions de CO2. Une équation difficile. Il se pourrait donc que le débat sur le minage énergivore soit relancé à l’occasion des discussions avec la Commission européenne et le Conseil de l’Europe pour l’adoption finale du MiCA.

La Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen demande tout de même à la Commission européenne de concocter une proposition législative d’ici au 1er janvier 2025 pour inclure le minage dans la taxonomie européenne. Et ainsi distinguer les cryptomonnaies en fonction de leur impact environnemental pour mieux orienter les investissements.

Sources : le Parlement européen, The Verge

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Amélie CHARNAY