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Le Mac App Store d’Apple officiellement ouvert

Apple décline son App Store pour les utilisateurs de Mac. A l’ouverture, le service compte plus de 1 000 références, accessibles après mise à jour de Mac OS X.

Extraits d’un dossier initialement publié dans le numéro 233 (décembre 2010) de SVM Mac.

Mac App Store : pour le meilleur et pour le pire

Après le succès mondial de l’App Store pour l’iPhone et l’iPad, Apple étend le concept à la vente de logiciels. A terme, la firme pourrait contrôler tous les produits conçus pour Mac. Une perspective qui inquiète les éditeurs…

Le 20 octobre dernier, Steve Jobs levait le voile sur un nouveau service en ligne : le Mac App Store (MAS). Autrement dit un magasin accessible comme une application, entièrement consacré aux logiciels pour Mac OS X. Le principe est le même que celui de l’App Store ouvert en juillet 2008 pour télécharger les applications, gratuites ou payantes, destinées à l’iPhone, à l’iPod touch puis, depuis l’année passée, à l’iPad. Mais, alors que l’iPhone App Store était né en même temps que les applications, le Mac App Store (MAS) vient concurrencer un système de distribution qui existe depuis longtemps, composé d’éditeurs, de rééditeurs, d’affiliateurs, de boutiques « en dur » et d’autres en ligne.

Le MAS est indépendant d’iTunes. Intégré en standard à la prochaine version de Mac OS X (10.7 alias Lion, disponible à l’été 2011), il sera diffusé gratuitement dès janvier sous la forme d’une mise à jour pour Snow Leopard (Mac OS X 10.6) et sera accessible depuis le Dock avec une icône spécifique. Le pictogramme est celui de l’App Store de l’iPhone et de l’iPad, présenté, comme la nouvelle icône d’iTunes, dans un médaillon cerclé de métal. Certains y voient une ressemblance troublante avec le symbole d’une société secrète et une nouvelle forme de contrôle de la part d’Apple.


« Les développeurs ont le choix : ne pas aller sur le MAS et voir leurs applis sombrer dans l’oubli ou y aller et accepter d’être tenus en laisse par Apple. »

Lorenzo Puleo (Kinemac Software)


Les avantages du service sont nombreux. Il donne une réelle visibilité aux logiciels, classés par catégorie (jeux, musique, production), avec une description et des captures d’écran fournies par leurs auteurs, des commentaires d’utilisateurs et un champ de recherche pour trouver rapidement un outil. Il révolutionne aussi la façon d’installer des applications et de les mettre à jour : après l’achat, tout se passe comme sur un iPhone ou un iPad. Même chose pour les mises à jour, dont le Mac App Store signale la disponibilité.

Autre avantage, la possibilité d’installer une application téléchargée sur tous les Mac dont on dispose, et même de télécharger à nouveau, gratuitement, un logiciel déjà acquis, par exemple lorsque l’on change d’ordinateur. Et, bien sûr, Apple garantit les produits sans virus. De leur côté, les développeurs se débarrassent de l’aspect administratif de la diffusion de leurs créations : gestion des ventes, facturation, e-mails de confirmation, stockage des logiciels et bande passante sont à la charge d’Apple. En échange, la firme ponctionne 30 % du prix de chaque vente.


« Sur les 20 à 30 millions de Mac dans le monde, 99 % ne contiennent aucun logiciel de développeur indépendant. Le Mac App Store devrait nous permettre de multiplier notre base d’utilisateurs par un facteur entre 10 et 100. »

Dan Wood (Karelia Software)


Si les éditeurs s’inquiètent, ce n’est pas seulement à cause de cette commission. Certains font valoir que les logiciels, s’ils sont trop nombreux sur le MAS, manqueront de visibilité. D’autres craignent aussi de devoir casser les prix de leurs créations, d’accélérer les cadences des mises à jour et de tirer la qualité vers le bas. D’autres encore s’insurgent contre l’impossibilité de proposer des logiciels couplés, d’offrir des coupons de réduction, d’organiser des concours.

Les règles d’entrée sont très strictes, et « en fait d’accords, les développeurs qui veulent y accéder sont invités à accepter une longue liste d’interdictions », commente Lorenzo Puleo, développeur du logiciel d’animation 3D Kinemac. Sont refusées, par exemple, les applications nécessitant l’utilisation d’une clé (numéro de série), celles qui se lancent automatiquement au démarrage du Mac ou celles encore qui ajoutent automatiquement leur icône au Dock ou sur le bureau. Exclues aussi les bêta et les démos. « C’est un peu la fin de notre liberté, commente Dan Wood. Et il est impossible de savoir ce qui se passe pendant le processus de validation chez Apple avant de l’avoir expérimenté. »


« Si le Mac App Store a pour effet de laminer les prix des logiciels,
la qualité et la pérennité en pâtiront. »

Eric Brunelle (Druide Informatique)


Si de nombreuses questions restent en suspens, les scénarios catastrophes ne manquent pas. A côté de celui selon lequel l’App Store tuera à terme les autres canaux de distribution, laissant à Apple le contrôle absolu sur les logiciels Mac, l’un des pires dans l’immédiat serait que les applications refusées sur l’App Store et distribuées ailleurs fassent figure, pour les utilisateurs, de logiciels mis « à l’index », un peu comme ces applications pour iPhone « jailbreakés ». A moins que ce ne soit ce qu’Apple souhaite très officiellement et que, dans une future version de son OS, il impose aux Mac un système tout aussi verrouillé que celui de ses iPhone et iPad… Après tout, les utilisateurs seraient peut-être les derniers à s’en plaindre !

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Par : Opera

Laurent Clause et Julien Guillot (SVM Mac)