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Le haut débit à la porte des petites villes

L’État autorise le recours aux pylônes électriques pour déployer un réseau de fibre optique. Mais l’internet rapide est encore loin d’innerver la totalité du territoire.

Fidèle à la promesse faite lors d’un Comité interministrériel d’aménagement du territoire en juillet, le gouvernement autorise la pose de fibres optiques sur le Réseau de transport d’électricité (RTE), le réseau haute tension d’EDF.Officialisé le 6 février, le chantier est ambitieux : désenclaver les villes de plus de 3 000 habitants privées du haut débit. Et pour cause : opérateurs télécoms et fournisseurs d’accès s’intéressent aux zones rentables du territoire. À tel point que d’ici à 2005, entre 25 et 30 % de la population pourraient rester au bord des autoroutes de l’information si rien n’était fait, selon la Datar (Direction de l’aménagement du territoire et de l’action régionale).Justement, sur cette période, le RTE prévoit de déployer 15 000 km de fibres optiques sur les 100 000 km que compte le réseau, et 2 000 km sont déjà pourvus pour les besoins d’EDF. Entreprises, opérateurs et collectivités locales pourront se rapprocher d’un accès à haut débit à bon compte. En effet, le recours aux pylônes du RTE revient moitié moins cher que la construction d’un réseau sous-terrain.

Une solution partielle

Plusieurs régions, départements et syndicats intercommunaux ont déjà annoncé le lancement d’études de faisabilité. Mais la construction de cette infrastructure ne permet pas de résoudre la totalité de la problématique de l’accès. En effet, les pylônes du RTE s’arrêtent tout au plus à 5 km des abonnés finaux.
” Le maillage du RTE couvre 2 300 centraux électriques. Il s’agit d’un premier pas, mais c’est à mi-chemin entre les 500 points de présence technique des opérateurs alternatifs et les 12 000 répartiteurs de France Telecom à partir desquels on peut faire du dégroupage “, explique Stéphane Lelux, PDG de Tactis, société de conseil spécialisée dans les télécoms.Rien ne dit, en effet, que la prise en charge par les collectivités locales de la construction des infrastructures de réseau incitera les opérateurs ou les fournisseurs d’accès à investir dans des zones non rentables.“Le RTE va permettre d’ouvrir des voies au niveau régional, départemental. Mais, aujourd’hui, il faut aller plus loin, c’est-à-dire au niveau local”, clame Étienne Andreux, directeur général du Sipperec, syndicat qui regroupe 80 communes de l’agglomération parisienne et qui construit son propre réseau de fibres pour 29,1 millions d’euros (191 millions de francs). Un réseau, dont la gestion a été confiée à LDCom.Au sein du gouvernement, où l’on affirme volontiers que le RTE ” n’est pas la panacée “, on compte sur le développement des technologies radio et satellitaires pour amener le haut débit à moindre coût dans les parties isolées du territoire.

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Thierry Del Jésus