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Le Gabon fait la lumière sur ses finances

Le ministère de l’Economie du Gabon refond son informatique, notamment décisionnelle. Un projet, baptisé Cristal, de 10 millions de francs, est destiné à assainir sa dette extérieure.

Aministère de l’Economie rénové, nouveau système informatique. Depuis un peu plus d’un an, le Gabon a pris à bras-le-corps ses problèmes de gestion de la dette afin de rester dans le groupe des pays aidés financièrement par le Fonds monétaire international.
Pour répondre à un impératif de transparence, le ministère de l’Economie s’est lancé dans un projet informatique de 10 millions de francs. Au menu : mise en ?”uvre d’un progiciel de gestion intégré (PGI) – 7 millions de francs – et d’un système décisionnel pour la gestion financière – 3 millions de francs. En janvier 2001, environ trois cents personnes à travers le pays devraient régulièrement utiliser le PGI. Baptisé Cristal, le projet informatique doit permettre aux diverses directions du ministère – budget, trésor public, impôts, douanes, comptabilité publique – de conna”tre la situation financière du pays. Elles pourront consulter les soldes bancaires du pays à J + 1 et comparer, chaque mois, la trésorerie réelle avec les prévisions effectuées. Grâce à ses capacités de reporting, le système permettra de conna”tre très précisément l’état de la dette par devise, par échéance ou par créancier. Autant de critères par le biais desquels il sera possible d’effectuer des simulations et d’optimiser les remboursements. “Nous allons pouvoir arbitrer la dette, explique Pascal Obouni, chargé d’études à la direction de la dette publique et chef du projet système décisionnel. Cela signifie que nous pourrons décider d’un remboursement anticipé selon un taux ou une devise, puis réallouer dynamiquement les ressources à un autre dossier.”



Pour réaliser ce système décisionnel, le ministère de l’Economie a choisi une solution de gestion financière éditée par XRT-Cerg (gestion de la trésorerie, gestion de la dette, gestion budgétaire, communication bancaire). La première étape a consisté à définir un format pour les dossiers de dettes, qui n’étaient pas homogènes jusque-là, tout en respectant les normes imposées par le Fonds monétaire international (FMI). Parallèlement, les quelque dix-sept systèmes d’information du ministère ont été intégrés autour d’une base de données unique et du PGI One World de J. D. Edwards. Son rôle consistera à fédérer les flux d’informations, qui, eux-mêmes, alimenteront en données actualisées l’application décisionnelle.

Sous l’?”il des experts du FMI

Lancé en décembre, le projet doit démarrer avec une centaine d’utilisateurs en juillet prochain. En fin février 2000, les six cent cinquante dossiers de dette du Gabon ont été saisis. La mise en place d’un intranet est à l’étude afin d’accélérer les prises de décision et les circuits de validation des documents. Enfin, le système sera connecté à Internet de manière à ce qu’il puisse être consulté de n’importe où dans le monde. Par exemple, pour prouver la bonne volonté du pays aux experts du FMI. Cette transparence cristalline vis-à-vis des organismes internationaux représente peut-être la planche de salut du pays. Elle sera doublée d’une meilleure gestion de la dette et, en conséquence, d’une réduction des coûts tant de fonctionnement que des découverts

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Sophy Caulier