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L’e-Administration réclame plus d’administration

Une étude de la société d’études Markess pointe la nécessité d’une plus forte implication des cabinets ministériels dans les projets informatiques.

Quel est l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sur la modernisation de l’Etat ? Pour y répondre, la société d’études et de conseil Markess International a
sondé (*), entre novembre 2002 et janvier 2003, une trentaine de DSI et directeurs opérationnels des administrations centrales et des services décentralisés, ainsi qu’une quinzaine de grands prestataires de services.Plus de trois cents projets ont été analysés (hors sites informationnels et non transactionnels), dont un bon quart émanant du ministère des Finances. La majorité (57 %) d’entre eux concernait le back office, le reste se
partageant entre le front office (37 %) et les chantiers interadministrations (6 %).L’enquête a montré que les enjeux associés à ces projets sont d’abord humains et organisationnels. Elle a ainsi mis en lumière l’importance des actions de sensibilisation et d’accompagnement des services
concernés pour lever l’obstacle culturel lié aux craintes des utilisateurs sur le terrain.Sur le plan organisationnel, les directeurs interrogés ont indiqué la ‘ nécessité d’une implication plus forte des cabinets ministériels dans le pilotage des projets majeurs ‘, souligne Emmanuelle
Olivié-Paul, directrice associée de Markess International et responsable de l’étude. Il serait en particulier utile de nommer un chef de file (un proche collaborateur du ministre qui suivrait le chantier) et de créer des comités de pilotage
au plus haut niveau.

Vers le recrutement externe de chefs de projet

Pour conduire ces programmes, l’Administration devra fonctionner en mode projet et se doter de managers de projet, qu’elle recrutera probablement en externe. En effet, ‘ une mise à niveau des équipes
internes risque de prendre beaucoup plus de temps ‘
, note Emmanuelle Olivié-Paul.Les prestataires extérieurs intervenant, eux, en tant qu’assistants à la maîtrise d’ouvrage. En amont, il faudra accompagner le changement dans les services et procéder à la révision des processus (Business Process
Reenginering). Celle-ci n’a pas eu lieu en raison de son caractère très sensible (remise en question des circuits de pouvoir) : l’approche modulaire sera donc préférée.Sur le plan technique, la mise en place de schémas d’interopérabilité ?” avec une structure transversale respectée par les responsables ?” devrait être l’une des clés du succès. La création de
l’Agence pour l’Administration électronique répond à ce besoin. Autres facteurs de réussite : le choix de standards et l’amélioration des équipements afin que les
agents accèdent à l’internet et travaillent en réseau.(*) ‘ Modernisation de l’Administration et nouvelles technologies : enjeux et opportunités ‘.

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Christine Peressini