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L’AVIS D’UN CAPITAL-RISQUEUR

Éric Huet Directeur associé / VentechFace aux spéculations, le capital-risque préfère se placer en amont d’un projet Société de capital-risque du groupe Natexis Banques populaires, Ventech…

Éric Huet Directeur associé / VentechFace aux spéculations, le capital-risque préfère se placer en amont d’un projet Société de capital-risque du groupe Natexis Banques populaires, Ventech est spécialisé dans les technologies de l’information et les sciences de la vie. Regard d’un capital-risqueur sur les incubateurs privés.“Faire du capital d’amorçage est extrêmement difficile car cela demande des compétences pointues et multiples. Le capital d’amorçage signifie que l’on intervient alors même que l’entreprise est en phase de développement, n’a pas de produits commercialisables ni de business model bien déterminé. Les perspectives sont donc très incertaines. Aussi, pour atteindre des résultats, il faut passer énormément de temps avec les entrepreneurs et apporter beaucoup de valeur ajoutée en termes de conseil marketing, technologiques, ressources humaines ou financières… Ces projets sont excessivement gourmands en temps et en compétences, et peu d’incubateurs privés indépendants ont la taille et le savoir-faire nécessaires pour suivre des dizaines de projets simultanément. Nombreux sont ceux qui font une erreur en pensant pouvoir gérer plusieurs projets en même temps comme le font les capitaux-risqueurs. Or, le métier est différent : les attentes n’étant pas les mêmes lorsque le projet est en phase de lancement ou lorsque la technologie, les produits et l’équipe sont en place…Et puis les incubateurs ont perdu de leur crédibilité en survalorisant les dotcom. Les estimations financières doivent suivre une progression en rapport avec les étapes accomplies par la société, elles n’ont d’intérêt que si leur valeur est accessible et peut progresser aux tours suivants. Aussi, face à cette bulle spéculative, les capitaux-risqueurs ont tendance aujourd’hui à investir moins dans les projets soutenus par les incubateurs, préférant intervenir plus en amont. Conséquence de cette situation : la frontière entre investisseurs de la première heure et capitaux-risqueurs s’estompe. Néanmoins, certaines sociétés d’amorçage, souvent proches des centres de recherche, ont une réelle valeur ajoutée en détection de projets pour faire mûrir une idée. Capables de consacrer le temps nécessaire pour qu’une société stabilise ses produits, ses équipes et son modèle de commercialisation, ces acteurs, au demeurant très peu nombreux, sont des partenaires importants du capital-risque, éventuellement comme co-investisseurs. Pour le reste, les business angels qui ne suivent que très peu de projets, sont les liens entre les idées et linvestissement professionnel.”

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Juliette Fauchet