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Laurent Lafarge (Lucent) : ” Raffarin n’a présenté aucune mesure concrète en matière de haut-débit “

Le président de Lucent France a été plus qu’étonné par le discours fleuve du Premier ministre. Il revient sur l’enjeu que représente le haut-débit.


01net. : C

omment avez-vous perçu le discours de Jean-Pierre Raffarin ?Laurent Lafarge : Pour moi, il s’agit d’un discours d’orientation de politique générale, devant annoncer un certain nombre de principes par rapport aux TIC. J’ai été en revanche assez étonné par la coloration quasi humaniste du tout. Le Premier ministre et son gouvernement voient dans les nouvelles technologies un moyen de transformation sociale. Au sein de l’EBG (Electronic Business Group), on n’était pas habitué à ce genre de discours.En ce qui concerne le haut-débit, qu’attendez-vous du gouvernement ?Sur cette question, Jean-Pierre Raffarin a été plus qu’allusif. Il a expliqué que le haut-débit devait être un vecteur de développement, sans toutefois annoncer de mesures concrètes. Nous devrons attendre le prochain CIADT (Comité interministériel pour l’aménagement et le développement du territoire), en décembre prochain, pour y voir un peu plus clair.Est-ce bien le rôle de l’Etat que de prendre en main l’avenir du haut-débit ?Il doit donner l’exemple. L’administration est l’endroit idéal pour développer des usages nouveaux. Le gouvernement doit devenir la première entreprise en ligne.Oui, mais la couverture du réseau doit-elle dépendre des collectivités locales ?Je ne peux pas dire que c’est leur rôle. Mais si les collectivités locales voulaient le faire, elles le feraient. Elles sont plus à même de fédérer les acteurs locaux pour définir des besoins communs. Chez Lucent, nous travaillons sur une expérience de ce type avec la mairie du Plessis-Robinson. Quant à savoir qui paie la facture, je préconise l’économie mixte : un partage d’investissements privé et public.Vous parlez d’entreprises, de collectivités locales… Le haut-débit ne s’adresse-t-il pas aux particuliers ?Les services doivent rencontrer le plus grand nombre, mais partir d’usages professionnels. Je n’oppose pas les deux notions. Il faut amener le plus d’utilisateurs à Internet, et tirer l’offre par le haut, autrement dit vers le haut-débit. Mais je ne suis pas adepte d’une offre tarifaire forfaitaire. A chacun ses services, et la facture qui va avec.Jean-Pierre Raffarin a annoncé que le maillage du territoire français devrait être fini d’ici à 2007. Utopique ou réaliste ?En tous cas, c’est largement possible. J’ajouterai même que le gouvernement pourrait être plus ambitieux. Développer une infrastructure ADSL n’est pas un projet pharaonique, comme le plan câble l’a été en son temps, en termes de coûts notamment.Le gouvernement refuse de se prononcer pour une technologie en particulier. Qu’en pensez-vous ?Il n’appartient pas au gouvernement de se prononcer sur une infrastructure. Chaque technologie a un sens et une vertu. L’utilisateur doit pouvoir passer de l’une à l’autre. Dans un hôtel, je me connecte en utilisant un protocole 802.11. En voiture, j’utilise l’UMTS. Avec les appareils de 4e ou 5e génération, les abonnements devront prendre en compte les multiplicités dusages et de protocoles.

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Hélène Puel