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Larry Krantz, président de la SNIA (Storage Networking Industry Association) : ” Nous ne faisons pas les standards, nous en accélérons les développements “

La SNIA travaille à l’interopérabilité des divers constituants d’un réseau de stockage.

Quelle est la place de la SNIA dans l’industrie du stockage ?La SNIA n’est pas un organisme de standardisation. Nous travaillons à promouvoir l’ingénierie du stockage en réseau, autant auprès des fournisseurs que des utilisateurs. Nous jouons un rôle de catalyseur. Nous délivrons des modèles architecturaux et participons aux processus d’examen des nouvelles technologies qui, telles que le projet d’une MIB(1) stockage soumise à l’IETF (Internet Engineering Task Force) par l’association FibreAlliance, arrivent en phase de standardisation. Alors que nous avions débuté en tant qu’organisation de fournisseurs, nous nous préoccupons maintenant davantage des utilisateurs. Notre but est de promouvoir l’usage de produits de stockage en réseau en formant les fournisseurs, mais aussi les professionnels. Nous avons ouvert un centre technologique de formation et de services à Colorado Spring. En matière de certification, nous ne souhaitons pas jouer les gendarmes. Nous développons néanmoins des programmes de tests, que nous mettons à la disposition des fournisseurs. Nous serons amenés à évaluer les offres commerciales de ces derniers en vérifiant si les fonctions et l’interopérabilité effectives sont conformes à ce qu’ils annoncent.Sur quels points technologiques travaillez-vous en particulier ? La SNIA a débuté avec cinq groupes de travail – Fibre Channel, Storage Media Library, File System, etc. Mais l’émergence de nouvelles technologies nous a amenés à constituer de nouveaux comités, comme le NAS Workgroup et, concernant le concept de disque intelligent, OBSD Workgroup(2), dans lequel Seagate joue un rôle important. Aujourd’hui, les principaux fournisseurs de produits de stockage font partie de la SNIA. De nouveaux membres nous ont rejoints, tel Cisco qui travaille sur les technologies ” SCSI sur IP “. Encore une fois, notre rôle n’est pas de définir les spécifications – la standardisation de ” SCSI sur IP ” est, par exemple, du ressort de l’IETF -, mais de se consacrer au marketing, à la formation et à la promotion de ces technologies. Nous nous préoccupons aussi des problèmes d’interopérabilité. Par exemple, la SNIA a récemment annoncé une interface API standardisée susceptible d’être utilisée par les applications d’administration pour communiquer avec des matériels multifournisseurs.Comment situez-vous la SNIA par rapport à la FCIA (Fibre Channel Industry Association) ? Pour l’essentiel, nous travaillons sur des protocoles de stockage en réseau de plus haut niveau que ceux sur lesquels se penche la FCIA. Notre association dispose d’un groupe de travail dédié aux technologies Fibre Channel, mais réfléchit aussi sur IP et sur le standard de bus d’entrée/sortie Infiniband. Nous cherchons à nous concentrer sur les aspects système, les protocoles réseau, les couches d’administration et les API de l’ingénierie des réseaux de stockage, et pas nécessairement sur les spécificités de la couche de transport. Fibre Channel est la technologie d’aujourd’hui : si vous avez besoin d’un SAN (Storage Area Network), vous utilisez Fibre Channel. A son avantage, on compte la flexibilité, la bande passante, la maîtrise de la commutation. La FCIA travaille par ailleurs sur un standard à 10 Gbit/s. D’un autre côté, nous verrons aussi émerger Ethernet à 10 Gbit/s. C’est la raison pour laquelle des acteurs tels que Cisco sont alléchés par la perspective de construire des SAN globaux reliant des zones métropolitaines par des liens IP. Quant à Infiniband, beaucoup reste à faire en matière de commutation, de sécurité, etc, avant qu’il puisse être considéré comme une infrastructure globale.Comment voyez-vous évoluer l’administration du stockage ? Nous pensons que les standards d’administration du futur seront basés sur les technologies CIM (Common Information Model) et WBEM (Web Based Enterprise Management). Ce qui nous amène à travailler avec le DMTF (Distributed Management Task Force). Celui-ci a développé les spécifications CIM. Nous les avons reprises et avons été les premiers à établir que CIM pouvait servir à gérer le stockage en réseau. La première démonstration que nous avions faite était relativement rudimentaire, en ce sens qu’il s’agissait, depuis une console d’administration compatible CIM, d’assurer la surveillance de systèmes de stockage multifournisseurs distribués aux Etats-Unis. La technologie requiert encore des développements, mais il serait souhaitable que les outils d’administration l’exploitent à l’avenir. Nous travaillons aussi sur le problème de la découverte des ressources de stockage au sein de réseaux SAN étendus. Nous avons donc mis en place un groupe de travail pour réfléchir à la façon de standardiser les mécanismes de découverte. Cela nous amènera à exploiter les annuaires réseau, et donc à travailler avec le DMTF autour de la technologie d’administration DEN (Directory enabled Network), combinant CIM et LDAP (Lightweight Directory Access Protocol).(1) MIB : Management Information Base. (2) OBSD : Object-Based Storage Device.

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Propos recueillis par Thierry Jacquot