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L’ardoise veut élargir ses compétences

Longtemps confinées à des marchés verticaux, la tablette graphique tente aujourd’hui, poussée par Microsoft, de détrôner l’ultraportable.

En juin 2001, lors du lancement d’Office XP, un journaliste avait demandé à Bill Gates quelle allait être la prochaine technologie marquante de l’industrie informatique. Et le fondateur de Microsoft de désigner le carnet de notes du journaliste, lui expliquant que, dans quelques années, il les prendrait sur une tablette graphique. Cinq mois plus tard, en novembre 2001, Microsoft lançait son initiative Tablet PC.Dotées des mêmes composants qu’un PC (processeur, mémoire, carte graphique, etc.), les tablettes se distinguent avant tout par l’absence de clavier et de souris. Malgré cela, elles ne touchaient, jusque-là, que des marchés très verticaux ?” forces de vente, hôpitaux, etc. Plusieurs fournisseurs, tels Sony et Compaq, avaient même abandonné le secteur après une expérience infructueuse. “Le marché était trop limité. Or, nous sommes là pour distribuer des produits en masse, affirme Mark Baerenstecher, responsable mondial des produits Tablet PC de Compaq. Aujourd’hui, l’initiative de Microsoft change la donne et relance le secteur.”D’ici à la fin de l’année, en effet, l’éditeur sortira un Windows XP Tablet PC Edition. Et, au même moment, de nombreux constructeurs annonceront leurs produits. Pour utiliser ce système d’exploitation, ils devront d’abord répondre à un cahier des charges précis défini par Microsoft : écran tactile électromagnétique actif, délai de trois secondes au maximum pour sortir d’un état de veille, modes portraits et paysages, etc. Limitée, la marge de man?”uvre des constructeurs semble toutefois plus large que dans le cadre des assistants Pocket PC. Par exemple, le prototype Tablet PC d’Acer comporte un clavier, sur lequel il est possible de rabattre l’écran.

Des atouts, mais pas forcément une réponse à un vrai besoin

Au-delà du système d’exploitation, le principal changement sur le marché des tablettes concernera le dispositif d’entrée des informations. Jusque-là, un spécialiste de ces produits, tel Fujitsu, ne commercialisait que des modèles équipés d’écrans électromagnétiques passifs, permettant d’écrire aussi bien avec un ongle qu’avec un stylet. Les Tablet PC seront, de leur côté, obligatoirement équipés d’écrans actifs beaucoup plus précis. Avantage : il sera désormais possible de manipuler l’encre électronique comme du texte dans tous les documents : insertion, recherche, gras, italique, etc.Reste à savoir s’il s’agit ici d’un besoin. Les tablettes actuelles servent avant tout à entrer des informations simples, et rarement à tenir le rôle de PC à part entière. Ce que briguent pourtant les Tablet PC. Il n’empêche : même s’ils assurent être persuadés du succès de ces produits, les fournisseurs ne tablent pas sur un engouement massif ?” du moins, dans l’immédiat. Ils tenteront, dans un premier temps, de séduire les utilisateurs d’ultraportables. “Le marché des tablettes est aujourd’hui très vertical, explique Tom Bernhard, responsable marketing pour les tablettes de Fujitsu. Les Tablet PC s’attaquent, eux, à un marché bien plus important. Dès le départ, nous comptons adopter une politique tarifaire très agressive en espérant récupérer nos marges ultérieurement.”

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Ludovic Nachury