Les avis sont unanimes : fixer un écran pendant plusieurs heures n’abîme pas les yeux, mais entraîne une fatigue oculaire et, parfois, révèle de petits troubles visuels passés inaperçus jusque-là.Comme toutes les activités qui mobilisent la vision (lecture, dessin ou télévision), travailler devant un écran de micro, c’est soumettre ses yeux à une véritable gymnastique. En effet, le regard se porte successivement du clavier à l’écran, de l’écran aux documents, et quand vous consultez par exemple des sites Internet ou passez des heures à jouer, les variations de couleurs et de luminosité obligent l’?”il à régler la quantité de lumière qu’il laisse pénétrer. Ces mécanismes d’adaptation sont inconscients et automatiques… jusqu’à ce que la fatigue oculaire survienne, entraînant des troubles, bien réels cette fois, de la vue.C’est d’ailleurs ce que confirme l’équipe du professeur Roulland du CHR de Lille : “Dans notre service d’ophtalmologie, les consultations liées à des problèmes de travail sur écran représentent une part non négligeable. La plupart des patients souffrent de petits défauts visuels ou sont des personnes d’environ 45 ans qui commencent à présenter des signes de presbytie. En effet, nous ne sommes pas égaux face à l’écran : les myopes ont rarement des problèmes. En revanche, pour les hypermétropes et les astigmates, surtout si leur défaut visuel est très léger, le travail sur écran agit comme un révélateur, sans être la cause de ces troubles de la vue. L’évaporation lacrymale est également une cause majeure d’ennuis : une personne qui fixe un écran cligne moins souvent les yeux, ce qui provoque un assèchement de la cornée et une inflammation des paupières.”
Une position de travail adaptée
Les solutions ? La première est évidente : passer moins de temps devant un écran ! Mais parfois, c’est impossible, en particulier pour des raisons professionnelles.Il est alors conseillé de faire des pauses régulières et d’adopter une position de travail correcte. Pas de contre-indication pour les porteurs de lentilles de contact, mais il faut veiller à garder une bonne humidification de l’?”il. Les systèmes de climatisation des bureaux, et la chaleur dégagée par plusieurs ordinateurs rassemblés dans un même lieu, sont en partie responsables de ces désagréments.Côté matériel, si vous envisagez d’acheter un écran, nos conseils vous permettront de le choisir en prenant en compte le critère du confort visuel. Pour votre vieil écran, il existe des filtres spécifiques.Et bien entendu, dans tous les cas de fatigue oculaire, la consultation d’un ophtalmologiste s’impose
Installez-vous correctement
La distance idéale se situe entre 60 et 70 cm de l’écran. La hauteur des caractères doit alors être comprise entre 3,5 et 4,5 mm (un corps 12 dans une police Arial ou Times Roman).La position de l’écran : légèrement plus bas que l’utilisateur (le regard tend à baisser naturellement) le haut de l’écran étant situé à la même hauteur que les yeux et formant un angle de 5 à 20?’ par rapport à la verticale.Les écrans à fond noir sont à proscrire.L’éclairage est primordial, et la chasse aux reflets un principe de base. Placez l’écran perpendiculairement à la fenêtre. Face à une fenêtre, la lumière du jour vous éblouira ; dos à la fenêtre, elle se reflétera sur l’écran. Si vous ne pouvez pas l’orienter correctement, suspendez un rideau opaque ou filtrant devant la fenêtre. Le soir, optez pour une lampe orientable, placée au-dessus de l’écran de façon à ne pas éblouir, sans pour autant éclairer l’écran.
Quelques moyens de protéger votre vue
Posés ou collés sur l’écran, les filtres sont des verres teintés et traités antireflet. Effectivement, le résultat est très visible. Mais lors de nos tests, la coloration de l’écran a gêné plusieurs membres de la rédaction. La gamme EF de 3M propose trois tailles de filtres pour écran, de 15 à 21 pouces avec des prix qui vont de 56 à 145 euros (367,34 à 951,14 francs).
Les filtres de la marque Kensigton sont, quant à eux, proposés dans les mêmes dimensions (80 euros, soit 524,77 francs, pour l’écran en 17 pouces) et sont fabriqués dans une matière synthétique très légère.
Pour les porteurs de lunettes, un traitement antireflet des verres s’impose. Proposé par votre opticien, il vous apportera un confort visuel indéniable. Plus spécifique, le traitement des verres proposé par American Optical va plus loin. Appelé [email protected] par le fabricant, ce traitement est un classique antireflet doublé d’un filtre optique dégradé gris qui réduit l’intensité lumineuse, améliore les contrastes et optimise les couleurs. Destiné aux verres organiques (les plus légers), son efficacité en termes de confort est réelle, à condition d’accepter une légère modification des couleurs et le look “lunettes solaires“.
Essilor propose un verre destiné aux presbytes travaillant sur écran. Baptisé Interview, c’est un verre progressif qui permet la vision de près et à moyenne distance. Attention : il est à éviter pour la conduite automobile, mais adapté au travail de bureau.
Choisissez le bon écran
En matière de confort visuel, la cause est entendue : un écran plat à cristaux liquides est plus reposant qu’un écran à tube cathodique, en raison de l’absence de balayage. Sur un écran plat, chacun des pixels est allumé ou éteint, comme un interrupteur, assurant ainsi les changements de couleurs. Sur un écran à tube cathodique, un faisceau d’électrons balaie constamment l’écran, provoquant un scintillement qui fatigue l’?”il. Comme sur une télévision, même quand l’image est fixe, l’?”il est stimulé en permanence par ces variations de luminosité. C’est ce phénomène qui entraîne la fatigue visuelle. L’importance de ce scintillement dépend de la fréquence de rafraîchissement de l’écran. Cette fréquence est exprimée en hertz, et plus elle est élevée, moins l’écran scintille : il est donc préférable de travailler avec un écran réglé sur une fréquence de 85 ou 100 Hz plutôt qu’avec un écran qui fonctionne avec une fréquence de 60 Hz.Pour vous guider dans votre choix, une norme a été établie : la norme TCO. Outre les garanties en matière de recyclage des matériaux, elle garantit un taux de rafraîchissement minimal et une uniformité à la fois du contraste et de la luminosité sur toute la surface de l’écran. La norme TCO 95 assure un taux de rafraîchissement de 75 Hz, qui passe à 85 Hz minimum pour la norme TCO 99, la dernière en date.
Réglez la fréquence de rafraîchissement de l’affichage
La manipulation suivante fonctionne avec la plupart des configurations de PC, mais pas toutes (cela dépend, en effet, du logiciel pilote de la carte graphique). Mais essayez tout de même.Le curseur placé sur un emplacement vide de l’écran, cliquez sur le bouton droit de la souris. Puis, avec le bouton gauche, cliquez sur
Propriétés
. Dans la fenêtre de dialogue qui s’ouvre, sélectionnez l’onglet
Paramètres
, puis
Avancés
. Dans la nouvelle fenêtre qui souvre, sélectionnez ensuite
Ecran
. Sous la rubrique
Fréquence de rafraîchissement
, cliquez sur la flèche située à droite et sélectionnez la fréquence souhaitée.
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