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La visibilité sur Internet reste problématique pour les PME

Le référencement d’un site sur les outils de recherche exige un travail approfondi La zone . fr régule les convoitises sur les noms de domaine

Trouver une PME sur Internet revient pour un client à chercher une aiguille dans une botte de foin… et cela va empirer !” proclame Jean-Yves Babonneau, directeur général de l’Afnic, (Association française pour le nommage Internet en coopération). Selon lui, “80 % des recherches effectuées par les internautes se font sur les mots-clés des annuaires et des moteurs”, avec des résultats pour le moins aléatoires. Pour être visible, plusieurs solutions s’offrent à la PME. À commencer par le référencement de son site. Ainsi, pour Olivier Andrieu, consultant spécialisé dans les outils de recherche sur Internet, “les PME doivent particulièrement soigner leurs inscriptions auprès des annuaires : bien rédiger le texte descriptif du site, solliciter une présence dans plusieurs rubriques, vérifier sa présence et éventuellement effectuer des relances. Cela peut prendre plusieurs mois de démarches, mais c’est important”. Selon lui, en effet, les annuaires Yahoo France, Nomade, Voila et OpenDirectory (revendeur de reférencements à AltaVista et Lycos) draineraient à eux seuls 60 % des recherches des internautes pour un site en français.

Un nom de domaine unique

Mais, pour Alexandre Merson, fondateur de l’agence de création de sites Internet Alaska, les PME ne doivent pas uniquement miser sur le référencement, mais faire conna”tre leur site à la communauté d’internautes qu’ils veulent toucher. “En dehors de la publicité, les partenariats avec des sites ou des forums fréquentés par les internautes visés sont des exemples d’un travail payant pour se faire conna”tre.” Alaska prétend ainsi obtenir 700 connexions par jour sur un de ses sites clients avant même qu’il soit référencé !
Autre point primordial : le choix du nom du domaine. Le nom de la marque de l’entreprise est un repère essentiel. Or, “si les marques et intitulés de sociétés restent définis dans un secteur et peuvent cohabiter avec le même nom, un nom de domaine sera toujours unique : n’en déplaise aux producteurs de pommes, il n’y aura qu’un apple. com”, indique Daniel Vilar, consultant au cabinet Siticom.
Dans la zone . fr, les règles du jeu sont respectueuses de la marque. La société désirant obtenir un nom de domaine doit produire un extrait de Kbis ou identifiant au répertoire Insee. Dans la zone . com, il en est autrement : il suffit de surfer un peu pour se rendre compte que des noms de domaine susceptibles de représenter une marque sont accaparés à des fins de revente. Une pratique interdite dans la zone . fr.
En France, les tribunaux peuvent en effet être saisis sur les litiges relatifs aux noms de domaine. Selon Ma”tre André Bertrand, avocat à la cour, “dès lors que quelque chose appara”t sur un écran français, le tribunal français est compétent et la majorité des décisions sont rendues en référé d’heure à heure”. Ainsi le tribunal de grande instance de Nanterre a condamné, le 31 janvier 2000, des cybersquatteurs ayant mis aux enchères 17 variations autour des noms des VPCistes 3Suisses, La Redoute, et Quelle. Les dommages et intérêts à titre provisionnels se sont élevés à 170 000 F.

Cumuler . com et . fr

Pour améliorer sa visibilité, cumuler les . com et . fr est plus que conseillé, comme l’explique Francis Loison, responsable commercial chez le fournisseur d’accès Internet Frontier Online : “Si le . com n’est pas pris, il est bon de le prendre et, ensuite, de faire une redirection vers le site en . fr. Cela évite que le . com soit attribué à une autre partie.”Pour la visibilité, inutile de revenir sur les avantages évidents du . com par rapport au . fr. Mais pour les recherches pointues, sur le Net comme ailleurs, rien ne semble remplacer le principe de l’annuaire de type Pages Jaunes. En ce sens, l’initiative de l’Afnic (lire encadré) est des plus louable et efficace, malgré un défaut d’interface et quelques bugs. Reste que cette initiative ne peut venir que d’un organisme couvrant l’étendue du domaine. La multiplicité d’opérateurs, comme ceux des mobiles, freine toute tentative de regroupement exhaustif en un seul lieu des usagers du service.

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THOMAS PIMONT