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La virtualisation de disques offre deux utilisations distinctes

L’une vise à mutualiser les espaces de stockage, et l’autre à faciliter leur remplissage.

Le concept aujourd’hui très en vogue de la virtualisation du stockage recouvre plusieurs notions. Son principe : présenter aux logiciels des volumes virtuels, quels que soient les supports physiques utilisés. Appliquée aux disques, cette simulation remplit généralement deux tâches distinctes. La première consiste à agréger les espaces des disques physiques et à simuler une ou plusieurs entités logiques ; la seconde à présenter aux applications des ressources de stockage qui n’existent pas.Storagetek (STK) est l’un des tenants de la deuxième approche. Cette surallocation d’espace disque vise à simplifier l’administration ou le paramétrage des applications. SAP R/3 ou les bases de données Oracle et Sybase exigent, en effet, de débloquer par anticipation d’importantes capacités de stockage. Par conséquent, elles paralysent des volumes quand bien même ces derniers seraient peu remplis. Pour éviter cela, le système de virtualisation embarqué dans les baies STK présente aux applications des espaces, sans pour autant les corréler à des disques. Autrement dit, les serveurs ne mobilisent que les octets physiquement utilisés. Résultat, la somme des espaces réservés par les applications dépasse potentiellement la capacité physique de la baie. Bien entendu, l’administrateur devra rajouter des disques supplémentaires une fois la capacité globale atteinte.

Une technique de pointeurs économe en ressources

La branche “information des voyageurs” de la SNCF utilise le système de Storagetek pour stocker les données issues de SAP R/3, progiciel qu’elle vient juste d’installer pour sa comptabilité. “La sauvegarde sur disque de notre base, qui représente aujourd’hui 300 Go, implique de réaliser trois snapshots (photographies instantanées des données ?” NDLR). En théorie, il serait nécessaire de réserver pour chaque snapshot le même espace que celui mobilisé par l’application. Soit, en tout, 900 Go”, explique Jean-Pierre Nazzari, responsable Unix dans l’agence de Lille.En pratique, ces photographies de données mobilisent moins de 10 % de ces 900 Go. Et pour cause : elles reposent sur une technologie de pointeurs, très peu gourmande en ressources de stockage (voir Testé en entreprise dans 01 Informatique n?’1656). L’autre fonction de cette virtualisation peut être illustrée par le système d’Air France, l’un des premiers dans l’Hexagone à avoir adopté Volume Manager, le logiciel phare de Veritas. Il s’agit, cette fois, de regrouper l’ensemble des LUN (Logical Unit Number) pour former un ou plusieurs disques virtuels. Les soixante-dix serveurs Unix, qu’ils soient affectés à la base de données Oracle ou à toute autre application ?” temps réel, décisionnel, etc. ?”, intègrent cette couche logicielle. “Volume Manager facilite l’optimisation du remplissage de l’espace disque, explique Jean-Pierre Bozonnat, ingénieur système. Les administrateurs de bases de données attribuent ainsi des espaces aux volumes logiques prédéfinis, sans se soucier de leur emplacement physique.” De jeunes éditeurs comme Falconstor ou Datacore utilisent le même type de virtualisation. Mais celle-ci s’opère au niveau d’une plate-forme dédiée, placée entre les serveurs de production et les unités de stockage.

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Vincent Berdot