Depuis peu, les acteurs du stockage en réseau ne jurent que par la virtualisation. Virtualiser un espace de stockage revient à l’organiser de façon logique en faisant abstraction de l’emplacement et de la nature des supports physiques. Cela afin de le mutualiser – et ainsi de l’affecter librement en fonction des besoins des applications – et de faciliter des opérations telles que la réplication de données ou le mirroring.Les offres apparaissent, mais diffèrent selon qu’elles émanent de constructeurs de baies ou d’éditeurs de logiciels.
Une mise en oeuvre simple
Les éditeurs sont les plus avancés. En effet, eux seuls peuvent virtualiser et répliquer des données réparties sur des baies issues de constructeurs différents.C’est le cas de Datacore avec son logiciel Sansymphony. Cette solution, qui existe depuis un an aux Etats-Unis, supporte les principaux systèmes d’exploitation (Windows NT, 2000, NetWare, Linux et de nombreux Unix). Elle utilise une architecture symétrique très simple à mettre en ?”uvre : les flux entre serveurs et baies de stockage transitent par un serveur NT, qui prend en charge les fonctionnalités de virtualisation.Une incertitude demeure au niveau de la capacité d’un tel serveur – il gère un débit maximal de 500 Mo/s – à monter en charge, ce qui le cantonnerait à des ” petits ” SAN. Cette solution implique, par ailleurs, d’abandonner l’intelligence contenue dans les baies de disques. Toujours est-il que Datacore a séduit plusieurs constructeurs, dont MTI et Softek ( une entité de Fujitsu dédiée au stockage), avec lesquels il vient de nouer des partenariats.
Le stockage traité en SAN ou en NAS selon les besoins
Parmi les autres éditeurs de virtualisation, on retiendra Veritas et Falconstor. Disponible depuis le mois de mai, le logiciel de Falconstor s’appuie, comme celui de Datacore, sur un modèle symétrique. Mais il virtualise des ressources disques à la fois via un réseau Fibre Channel et via un réseau IP. Dans ce dernier cas, les baies de stockage peuvent être vues conjointement comme des ressources SAN et NAS, toutes deux unifiées sous une seule interface d’administration. L’architecture de ” SAN sur IP ” proposée par Falconstor peut reposer sur un protocole de transport maison appelé SAN/IP – basé sur la technologie Gigabit Ethernet – ou utiliser le protocole iSCSI – conçu par IBM et Cisco, et qui permet d’encapsuler des instructions SCSI dans des trames IP.Veritas, quant à lui, disposait déjà de Volume Manager pour virtualiser des données au sein d’une seule baie. L’éditeur étend désormais ce concept à des éléments multimarques en adoptant lui aussi une virtualisation symétrique. Mais son système ne supporte que Windows NT, 2000 et Solaris. L’administrateur doit surtout disposer au préalable de son logiciel SAN Point Control.
Compaq lance une solution asymétrique
Le modèle symétrique n’est pas unique. Veritas et Compaq proposeront bientôt une virtualisation dite asymétrique. Cette fois, l’intelligence n’est pas placée sur une plate-forme, mais dans chacun des serveurs connectés au SAN, par le biais d’une couche logicielle, pour Veritas, ou au niveau des logiciels systèmes des cartes de connexion Fibre Channel, dans la solution Versastor de Compaq. Le flux de données n’est donc plus dirigé vers une plate-forme intermédiaire. Cette architecture – plus lourde à installer – complique certaines opérations d’administration, telle la sécurisation des métadonnées, mais elle est plus adaptée aux flux importants.A en croire Compaq, IBM adoptera Versastor. Pour sa part, Hitachi Data System proposera en début 2002 un système de virtualisation symétrique. Reste le modèle original de Storagetek : le constructeur a placé toutes les fonctionnalités de virtualisation au niveau de sa baie. Toutefois, l’offre de virtualisation des constructeurs reste intimement liée à leurs propres baies. Tous affirment que, à terme, leur système fonctionnera sur des machines concurrentes….
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