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La Société Générale retarde son projet 4D

Son projet phare de banque multicanal se heurte à une complexité d’intégration inattendue. Des problèmes risquent d’apparaître au niveau de la capacité de montée en charge du système.

Siebel donnerait-il du fil à retordre à la Société Générale ? La banque vient en effet de repousser le lancement du premier volet de sa nouvelle architecture multicanal, baptisée 4D. Ce projet phare a pour pierre angulaire le progiciel de gestion de la relation client (GRC) de l’éditeur américain. “L’intégration entre à l’heure actuelle dans une phase relativement délicate“, fait ainsi valoir un proche du dossier. Et d’ajouter que “l’échéancier du déploiement, prévu pour commencer cet été, glissera de plusieurs mois“. Les difficultés traditionnellement associées à l’intégration d’un progiciel n’expliquent, bien sûr, pas tout. Est également responsable l’ampleur pharaonique du projet 4D, dont l’investissement dépasse les 100 millions d’euros et mobilise plus de trois cents informaticiens. C’est pourtant l’intégration qui constitue le principal point d’achoppement. Pas moins de quatre-vingts applications sont appelées à alimenter le référentiel clients de la solution de Siebel. La diversité pour laquelle sont réputés les systèmes applicatifs bancaires laisse imaginer la nature du défi à relever.

Synchroniser et formaliser l’ensemble des flux

Au départ, la Société Générale est partie sur une solution d’EAI (intégration d’applications d’entreprise) idoine – dont celle de Siebel. Ce choix se révèle aujourd’hui inapproprié pour traiter des besoins d’intégration forcément très complexes. La banque envisagerait une solution d’EAI industrielle pour synchroniser et formaliser l’ensemble des flux. Avec trois choix possibles d’éditeurs : Webmethods, Tibco et Seebeyond. Pour autant, rien n’aurait encore été définitivement tranché dans ce sens. La capacité de montée en charge transactionnelle imposée par le projet 4D est une autre inconnue. Le nombre de fiches clients créées – supérieur ici à quatre millions – n’est certes pas exceptionnel pour un projet de ce type. Mais voilà, les banques françaises interdisent la duplication de données sensibles, comme les soldes de comptes, au sein de différentes bases. Celles-ci sont donc maintenues centralisées dans la base DB2 d’un seul mainframe. Résultat : le progiciel de Siebel est sollicité pour interroger la base DB2 à chaque requête. Or, pas moins de vingt et un mille conseillers d’agence auront accès à l’application. Et la Société Générale connectera aussi à ce progiciel son plateau de téléopérateurs, ainsi que ses canaux automatiques – dont internet.

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Samuel Cadogan