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La sécurité n’est plus la seule application

Si la biométrie sert surtout à identifier des personnes pour sécuriser des accès, elle peut aussi améliorer l’interface homme-machine

Evoquez la biométrie, et il y a fort à parier que l’on vous parlera immédiatement de la reconnaissance des empreintes digitales. Cette technologie ancienne, précise, peu intrusive et désormais peu coûteuse à mettre en ?”uvre, domine largement le marché des applications biométriques. Logiquement, elle est utilisée pour installer des systèmes de sécurité, que ce soit pour l’identification (” Qui êtes-vous ? “) ou l’authentification (” Etes-vous bien qui vous dites être ? “). En entreprise, les principales applications de l’empreinte digitale concernent le contrôle d’accès physique (locaux) et logique (système d’information).En marge de la sécurité, l’identification d’une personne par ses empreintes – comme par d’autres moyens – permet aussi de simplifier l’interface entre l’homme et la machine. Un individu reconnu peut ainsi instantanément retrouver ses paramètres personnalisés – son environnement de travail sur PC ou les réglages de conduite et de confort de sa voiture, par exemple. Le concept a d’ailleurs été développé chez Siemens Automotive. Toujours dans l’automobile, des applications existent aussi pour la mesure de vigilance et la détection de fatigue. Elles utilisent des données biométriques comportementales – et non pas purement physiologiques – recueillies avec une caméra, comme pour la reconnaissance faciale.

Des mesures biométriques pour détecter les émotions

Les technologies de balayage de la rétine ou de l’iris, quant à elles, trouvent principalement leurs applications dans la sécurisation des accès physiques, tout comme la reconnaissance des empreintes vocales et des formes du visage. Pour ces deux dernières, cependant, d’autres débouchés sont envisagés. Certains sont liés à la sécurité, comme pour l’identification des personnes lors d’un vote. L’institut fédéral qui gère les élections au Mexique a ainsi récemment acquis une licence du logiciel de reconnaissance faciale FaceIt de Visionics afin de lutter contre la fraude électorale. D’autres débouchés concernent l’amélioration des accès, hors sécurité. Le même Visionics a ainsi développé, en collaboration avec une compagnie aérienne, un prototype de système d’embarquement qui accélère le transit des passagers réguliers, reconnus d’après leur visage.Les applications les plus surprenantes – encore à l’état de recherche en laboratoire – concernent la détection des émotions. L’idée consiste à utiliser des données biométriques pour interpréter l’état émotionnel d’un utilisateur devant son PC. La principale direction de recherche concerne l’observation du visage. En analysant les éléments visibles de l’activité musculaire, il serait en effet possible de déceler des émotions comme la joie, la tristesse, la peur ou l’ennui. Fournies ensuite au système d’exploitation ou aux logiciels, ces données peuvent servir pour améliorer l’interface avec la machine ou les possibilités des applications. Des chercheurs étudient aussi le contenu émotionnel de la voix pour analyser la signification des variations de diction, d’intonation ou du rythme de la parole. Enfin, chez IBM, on étudie la possibilité de mesurer – via la souris – des données physiologiques comme le pouls ou la conductance électrique et la température de la peau. Autant de données qui ne sont pas uniques, mais qui fournissent des informations liées aux émotions. Dans ce type d’applications, ce n’est cependant de la biométrie qu’au sens littéral du terme.

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Jean-Marc Gimenez