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La Russie prête à fermer AllofMP3 pour rejoindre l’OMC

Le controversé site de vente de musique en ligne à prix cassés est une des cibles prioritaires de Moscou, qui veut aussi limiter la fabrication de CD et DVD pirates.

La Russie va-t-elle contraindre le site AllofMP3,
qui commercialise de la musique en ligne à des prix défiant toute concurrence, à fermer boutique ? Le pays en a l’intention, si l’on en croit le contenu des
accords bilatéraux que Moscou vient de conclure avec Washington, dans le cadre de son entrée dans l’Organisation mondiale du
commerce (OMC).Les deux pays se sont notamment entendus sur l’objectif de fermer les sites qui ‘ permettent la distribution illégale de musique et d’autres travaux sous copyright ‘. AllofMP3, qui est dans
le collimateur de l’industrie du disque depuis longtemps, est expressément nommé. La Russie compte poursuivre ce genre de sites. Et modifier la législation pour empêcher les sociétés d’auteurs de collecter des droits sans les accords des ayants
droit.Dans les faits, AllofMP3 se dit légal, arguant de reverser 15 % de ses revenus à la ROMS (Russian Multimedia and Internet Society). Problème : cet organisme, qui se dispense des autorisations des ayants
droit, ne reverserait pas grand-chose des sommes collectées et n’est plus reconnu par l’industrie musicale. Il a en effet été
exclu en octobre 2004 de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs
(Cisac).

‘ Aucune base légale ‘ selon le site russe

Pour sa défense, AllofMP3
affiche sur son site des articles de loi russes et américains qui garantiraient sa légalité dans ces deux pays. Dans les colonnes de
Betanews, Vadim Mamotin, directeur général de Mediaservices, maison mère d’AllofMP3, estime qu’il n’y a ‘ aucune base légale pour cette campagne ‘
contre le site.Pour pouvoir rejoindre les rangs de l’OMC, la Russie s’est également engagée auprès des Etats-Unis à s’attaquer à la fabrication de ‘ supports optiques contenant du matériel contrefait ‘.
Comprendre : des CD et des DVD pirates. Dans les faits, Moscou va surveiller les usines de fabrication de façon régulière, n’acceptera plus de nouvelles implantations dans des zones dites Rare
(Restricted Access Regime Enterprise), contrôlées directement par l’Etat, et fermera les entités qui n’ont pas de licence légale.Selon le rapport 2006 de l’Ifpi, qui représente l’industrie musicale mondiale, la Russie possède un des plus grands marchés pirates au monde et affiche 56 usines de fabrication de disques, pour une capacité globale de
700 millions de disques. Soit, selon l’Ifpi, un volume qui excède de loin la ‘ demande domestique ‘.

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Guillaume Deleurence