Passer au contenu

La révolution du dégroupage reste à venir

Colt et Easynet annoncent les premiers services en France sur ligne téléphonique dégroupée. Les déploiements qu’ils exploitent demeurent, pour le moment, limités à Paris intra-muros.

Ça y est ! Des offres existent aujourd’hui sur des lignes téléphoniques dégroupées. Compte tenu de la défection successive des opérateurs et la complexité du dossier, le marché ne les espérait plus. Colt, que l’histoire retiendra comme le premier, a lancé ses services en fin septembre. Easynet a ouvert début novembre. Firstmark, opérateur de boucle locale radio, se prépare à suivre. Mais on est encore très loin de la révolution.Le nombre de lignes dégroupées demeure, pour l’instant, anecdotique. Seul Paris intra-muros en bénéficie. Colt est logiquement le plus avancé. Il couvre toute la capitale et affiche une centaine de contrats. “Nous tablons sur deux mille à deux mille cinq cents clients en fin 2002”, évalue Frédéric Connault, directeur de son programme DSL. Easynet quant à lui, couvre sept arrondissements et met en avant une vingtaine de signatures. “Un répartiteur deviendra rentable avec vingt-cinq à trente clients, qui consommeront pour 40 000 à 60 000 francs par an”, comptabilise Denis Planat, directeur général d’Easynet France.

Des offres innovantes à des prix attractifs

En province, rien n’est encore certain. Colt se déploiera sans doute à Lyon et Marseille, et Easynet s’intéressera peut-être à Lyon et Lille. Grâce au dégroupage, les opérateurs peuvent proposer leurs services, ce dont ils sont incapables quand ils revendent l’ADSL de France Télécom. Colt et Easynet ont ainsi opté pour le Symmetrical Digital Subscriber Line, une technologie qui leur permet d’offrir des débits symétriques allant jusqu’à 2 Mbit/s.Easynet propose une tarification au trafic consommé et donne aussi la possibilité de choisir son débit montant et descendant. Les prix semblent attractifs. Colt facture 11 500 francs ht par mois (1 750 euros) un lien 6 Mbit/s descendant et 512 Kbit/s montant. Un prix très proche d’un lien 2Mbit/s-320 Kbit/s proposé par certains opérateurs, qui s’appuient sur Turbo DSL de France Télécom. Sur une liaison symétrique à 1 Mbit/s, Colt prétend être 40 % moins cher que l’opérateur historique. Le dégroupage semble donc annoncer l’émergence d’offres innovantes et à des tarifs séduisants. Mais beaucoup reste à faire. “Tout n’est pas encore résolu. La cohabitation est encore trop chère. Et elle ne nous permet de nous lancer que là où il y a un potentiel économique fort”, reconnaît Frédéric Connault.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Guillaume Deleurence