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La première Web agency au monde à l’agonie

Sauvé in extremis de la faillite en décembre, l’américain MarchFirst serait cette fois contraint à mettre la clé sous la porte. La société tente une restructuration et pourrait également annoncer la suppression de 3 500 emplois.

L’hypothèse d’une fermeture de MarchFirst est relancée. ” Des solutions significatives et drastiques seront adoptées dans les prochaines semaines ; elles dépasseront le cadre d’un vaste plan de suppression d’emplois. La fin est proche “, estime Adam B. Frisch, analyste à UBS Warburg dans le
New York Times
.Première mesure : d’ici à la fin de la semaine, la société basée à Chicago devrait annoncer la suppression de 3 500 emplois, qui viendraient s’ajouter aux 2 000 postes déjà supprimés fin 2000. Ensuite, MarchFirst envisage également de diviser la société en trois aires géographiques et vise l’autonomie financière pour chacune d’elle.Ce plan a été proposé par la nouvelle direction de MarchFirst. En effet, Robert F. Barnard, CEO de la société, avait démissionné de son poste à la mi-mars, comme une grande partie du conseil d’administration.Cette dernière option symboliserait pour le moins l’échec de la fusion des deux groupes américains USWeb/CKS et Whitman-Hart, effective depuis mars 2000. Cette nouvelle entité avait alors fait naître MarchFirst, premier prestataire de services Internet au monde.MarchFirst employait alors 7 200 personnes (dont environ un millier en Europe) et chassait les contrats auprès des jeunes pousses de la nouvelle économie. Il disposait ainsi d’une forte implantation aux Etats-Unis, et dans quinze autres pays dont la France. Son chiffre d’affaires pro forma s’élevait pour 2000 à 1,315 milliard de dollars, à comparer avec son concurrent, Scient, qui ne réalise que 273,1 millions de dollars sur les trois premiers trimestres de l’exercice 2000.

Des pertes colossales

Dans le même temps, MarchFirst a essuyé une perte d’exploitation de 7,686 milliards de dollars contre 246,4 millions de dollars en 1999. Ces pertes colossales, représentant six fois le chiffre d’affaires, sont inscrites au compte des coûts de la fusion, et des provisions réalisées pour couvrir les licenciements de l’année dernière.Rien d’étonnant donc à ce que les investisseurs n’accordent plus le moindre crédit à MarchFirst. La société a été sauvée une première fois de la faillite en décembre 2000 par l’entrée à son capital, à hauteur de 30 %, du fonds d’investissement Francisco Partners. Cette opération avait alors permis d’injecter 2,5 milliards de dollars dans la société. Une somme encore insuffisante pour sauver le colosse.L’action a été divisée par 500 en quinze mois, passant dun plus haut historique en décembre 1999 de 80,875 dollars à 16 cents à la clôture du Nasdaq mardi soir où elle perdait encore 41 % dans la journée.

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Gérald Bouchez