Passer au contenu

La musique gratuite de Deezer devient légale

Un service de musique gratuit, illimité et pourtant légal. C’est ce que propose Deezer (ex-Blogmusik) depuis mercredi 22 août. La petite start-up française vient d’obtenir le feu vert de la Sacem.

La musique sur Internet est décidément la star de la rentrée. Après Neuf Cegetel et son
offre de téléchargement illimité, c’est au tour d’une petite start-up française de faire parler d’elle. Deezer ouvre aujourd’hui un service d’écoute de musique à la demande totalement
gratuit et, c’est une première en France, avec la bénédiction de la Sacem. Le service, déjà connu des internautes sous le nom de Blogmusik, avait dû fermer en mars 2007
faute d’un accord avec les ayants droit.Sur Deezer.com, les internautes peuvent sélectionner leurs artistes préférés et les écouter à volonté. A la différence d’une webradio, ils restent maîtres sur le choix du programme. Mais il ne
s’agit que de streaming, il est en effet impossible de télécharger les titres sur son ordinateur ou de les transférer sur un baladeur. Autre particularité du site : pour l’instant, il est alimenté par les internautes
eux-mêmes, qui envoient leurs morceaux sur le site [lire encadré].Le service est gratuit, Deezer se payant grâce à la publicité. La start-up a également accepté de reverser une partie de ses bénéfices à la Sacem. Et les deux protagonistes se réjouissent de cet accord, inédit en France.
‘ Toute nouvelle forme légale de diffusion de la musique sur Internet est une bonne chose ‘, a déclaré Thierry Desurmont, vice-président du directoire de la société de gestion du droit d’auteur.Pour Deezer, cet accord est surtout un préalable indispensable au développement de son service. ‘ Il nous fallait d’abord l’accord des auteurs pour ensuite signer avec les producteurs, c’est-à-dire les maisons de
disques ‘,
explique Jonathan Benassaya, PDG de l’entreprise, qui estime que ce second arrangement devrait avoir lieu rapidement. ‘ Selon les termes de l’accord, les maisons de disques nous ouvriront
l’accès à leur catalogue musical ‘,
poursuit-il. Un tel apport viendra ainsi compléter l’offre de Deezer, pour le moment entièrement fournie par les internautes.

Un catalogue de 200 000 titres

Le site entre en concurrence directe avec les autres acteurs légaux du domaine : MusicMe et Fnac Music. Ces derniers proposent un service équivalent mais au prix d’un abonnement de 9,99 euros par mois. Ils conservent
toutefois deux principaux avantages.D’une part, la richesse des catalogues. Aujourd’hui, le premier annonce deux millions de titres, le second, un million, tandis que Deezer n’en propose que 200 000, selon l’AFP. On y trouve cependant la quasi-totalité des derniers
succès. La qualité, d’autre part, entre aussi en compte puisque, pour l’instant, la start-up ne maîtrise pas celle des titres envoyés par les internautes et diffusés sur le service.Quant aux détails financiers de l’accord avec la Sacem, ils n’ont pas été dévoilés. ‘ Il s’agit d’un accord expérimental, valable jusqu’au 31 décembre 2007 ‘, précise Thierry
Desurmont. On sait cependant que la rétribution est indexée sur les recettes publicitaires du site mais comprend également un minimum garanti, lié au nombre d’écoutes. ‘ Deezer nous fournira le détail des titres écoutés pour
que l’on puisse ensuite répartir correctement les recettes par artiste ‘,
indique Thierry Desurmont.Les débuts avaient pourtant été difficiles entre les ayants droit et le site musical, puisque Blogmusik avait été contraint de fermer pour non-paiement de la redevance sur la diffusion d’?”uvres musicales.
‘ Depuis, nous avons eu affaire à une personne responsable qui a tenu à développer son service dans des conditions légales ‘, raconte Thierry Desurmont.Des conditions qui ne semblent pas réunies en ce qui concerne un autre site de diffusion de musique en streaming, Radio.blog.club. Le site
est en litige avec les ayants droit depuis mars. Selon la Sacem, les négociations piétinent et risquent d’aboutir à la fermeture définitive du site.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Karine Solovieff