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La mise en place de la radio numérique terrestre encore repoussée

Un rapport remis au Premier ministre ce mercredi 11 mai préconise un moratoire de deux à trois ans dans le développement de la radio numérique terrestre. L’arrêt pur et simple du projet est même évoqué.

Alors qu’elle était annoncée en 2007 avec l’adoption de la Loi sur la modernisation de la diffusion audiovisuelle, la radio numérique terrestre (RNT) n’a toujours pas vu le jour. Le projet pourrait prendre encore plusieurs années de retard. Dans un rapport remis ce mercredi 11 mai à François Fillon, David Kessler préconise « un moratoire de 2 ou ans » sur le développement de la RNT. Il laisse même entendre que la radio numérique, malgré la volonté des services publics, pourrait être abandonnée.

En tout état de cause, « il n’y a pas aujourd’hui d’espace économique pour un lancement national de la radio numérique conclut » le rapport disponible sur le site du Premier ministre.

Chargé d’examiner la mise en œuvre de cette radio du futur, l’ancien directeur de France Culture préconise la mise en place d’expérimentations locales avant un déploiement à grande échelle. Pour le rapporteur, les conditions tant économiques que techniques ne sont par réunies.

Le problème du parc des transistors

Sans compter que « les pouvoirs publics n’ont pas les moyens de financer la totalité du réseau » et que les acteurs privés n’ont aucune intention de le faire, la radio numérique terrestre pose la question de l’équipement. « La RNT nécessite un renouvellement du parc, alors que les foyers sont multi-équipés en terminaux radio et que le marché est peu dynamique », rappelle le rapport. David Kessler évoque les exemples étrangers, notamment la Grande-Bretagne, où les habitants tardent à basculer vers la nouvelle technologie d’émission. En comparaison à certains pays européens, les stations sur la bande FM sont nombreuses en France. Il est fort à parier que la RNT ne puisse bénéficier auprès du public de l’attractivité liée à la multiplication de l’offre.

En quoi il convient non seulement de tirer des conclusions du déploiement de la RNT effectué à l’étranger, mais aussi de lancer une expérimentation. Idéalement, ce test grandeur nature devrait avoir lieu dans « une zone à coût de diffusion raisonnable où le nombre de fréquences augmenterait significativement » afin, notamment, de motiver l’appétence des auditeurs. Cette expérimentation devrait en outre permettre de tester les modèles économiques de la RNT.

« Nous n’ignorons pas les risques que comporte toute expérimentation, notamment celui de faire acheter à l’auditeur des postes numériques dont il n’aura plus vraiment l’usage s’il est décidé d’arrêter définitivement la RNT ». Et David Kessler de rappeler le sort  « du bi-bop » de France Télécom, arrêté avec l’arrivée de la téléphonie mobile.

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La rédaction