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La migration d’un mainframe vers Unix, un projet à ne pas prendre à la légère

Le passage d’un grand système propriétaire à une plate-forme Unix est un véritable projet. Le moteur de conversion n’est que l’une des clés du succès de l’opération.

Passer d’un grand système propriétaire à une plate-forme ouverte est une opération délicate. Mais, pour certaines entreprises, c’est une étape obligée. “Nous connaissions une pénurie de ressources en développement pour notre Bull DPS-7. Nous devions aussi faire face à la saturation des machines et jugions les coûts d’exploitation trop importants”, explique Gilles Le Vavasseur, directeur général adjoint et directeur des opérations du Groupe Henner. Cette société de courtage et de services spécialisée dans l’assurance collective gère plus de trois millions et demi de dossiers en complémentaire santé et garantie obsèques.

Migrer avant de réécrire tous les programmes

Pour prendre en charge l’ensemble des dossiers, deux applications sont nécessaires au Groupe Henner. Développées en interne, elles totalisent plus de deux millions de lignes Cobol. Afin de les faire migrer vers un quadriprocesseur Bull sous AIX avant l’an 2000, le groupe s’est assuré l’aide de la société française d’ingénierie Metaware Technologies. Après avoir identifié les interactions entre les programmes, un pilote du moteur de conversion a été constitué. Et, à l’issue d’une phase de recette, le processus de migration a été enclenché pour l’ensemble des applications. La maintenance, intervenue sur les systèmes en production pendant la migration, a été intégrée dix mois plus tard. “Nous avons choisi la migration pour aller vite. C’est une étape préliminaire à la réécriture de tous nos programmes”, commente Gilles Le Vavasseur.La mutuelle d’assurance Groupama a adopté une démarche quasi identique pour se séparer de son GCOS 8 au profit d’un octoprocesseur HP sous HP-UX. Ce projet, lancé en 1999, a duré dix-huit mois. La migration concernait les applications de back office d’assurance vie.

Plus de mémoire pour assurer la duplication

“GCOS 8 n’était pas pérenne, explique Lydie Assouline, qui était, à l’époque directrice informatique de la Caisse centrale Groupama. Comme nous ne maîtrisions pas forcément très bien nos applications, nous avons décidé de procéder à une migration automatique.” Compuware a accompagné la mutuelle tout au long de ce processus. La duplication de tout ou partie de l’environnement de production à des fins de tests et de bascule ont nécessité des espaces disque et mémoire importants. Avec, parfois, des effets pervers. “Nous avons dû augmenter la mémoire du GCOS 8, pourtant condamné à l’abandon un an plus tard, souligne Lydie Assouline. Nous avons aussi été obligés de racheter des disques.” Mais ces derniers sont compatibles avec la nouvelle machine. Contrairement au Groupe Henner, pas question, chez Groupama, de redévelopper les programmes. “Si telle avait été notre intention, nous ne nous serions pas lancés dans un projet de migration automatique “, conclut Lydie Assouline.

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Jean-Marie Portal