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La justice américaine autorise Google à numériser tous les livres

Un juge new-yorkais a rejeté le recours collectif des auteurs littéraires, estimant que le géant du web n’enfreignait pas le droit des auteurs par sa numérisation à grande échelle. Il considère même ce projet comme d’utilité publique.

C’est une grande victoire pour le géant du web. Hier, jeudi 15 novembre, le juge new-yorkais Denny Chin a rejeté le recours collectif que des auteurs littéraires ont lancé en 2005 pour stopper la numérisation à grande échelle de livres entrepris par Google. Depuis 2004, en effet, le groupe informatique a passé une série d’accords avec des bibliothèques qui l’ont autorisé à scanner leurs ouvrages. En échange, elles obtiennent une copie des versions numérisées leur permettant d’alimenter leur catalogue numérique. Environ 20 millions de livres ont dû être numérisés à ce jour, a estimé le tribunal.

Soutenu par le syndicat des auteurs (Authors Guild), le recours collectif accusait Google de violer les droits d’auteurs. Beaucoup des ouvrages scannés par le groupe ne sont en effet pas encore tombés dans le domaine public, et Google n’a pas demandé l’autorisation des détenteurs de droits avant de démarrer son projet, faisaient-ils valoir.

Mais le juge n’a pas été de cet avis. Pour lui, ce projet représente une « utilisation équitable » (fair use) au regard de la législation des droits d’auteur. Mieux : il considère le service de consultation en ligne qui en résulte, Google Books, comme d’utilité publique. « Selon moi, Google Books offre d’importants avantages publics. Il permet de réaliser de progrès dans les sciences et dans les arts tout en gardant une attitude respectueuse vis-à-vis du droit des auteurs et autres créateurs, et sans nuire aux droits des titulaires de copyright », explique le juge dans sa sentence, citée par Wired. En effet, Google ne permet de consulter un livre in extenso que si les droits sont tombés dans le domaine public ou si l’auteur a donné son accord.

Pour le syndicat Author’s Guild, cette décision n’est pas satisfaisante. « Google fait des éditions digitales non autorisées de presque toute la littérature mondiale et réalise des profits en affichant ces œuvres. D’après nous, cette numérisation et exploitation en masse dépasse largement les limites du fair use », peut-on lire dans un communiqué. Le syndicat envisage de faire appel.

Source :

Article de Wired

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Gilbert Kallenborn, avec AFP