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La France veut protéger ses fleurons technologiques

Le gouvernement précise sa liste des secteurs industriels protégés contre les rachats par des groupes étrangers.

Après les rumeurs de rachat de Danone par Pepsi qui ont mis le monde politique en émoi, le gouvernement à dévoilé mercredi 31 août les dix secteurs industriels qui pourront désormais être protégés contre les rachats par des groupes
étrangers. Une liste au parfum plus technologique qu’agroalimentaire.Parmi ces secteurs industriels dits sensibles figurent la sécurité des systèmes informatiques, la cryptologie ainsi que les biotechnologies. Cette liste pourra connaître quelques ajustements après son examen, actuellement en cours, au
Conseil d’Etat.‘ En France, il existe déjà une procédure pour protéger les domaines dits sensibles, comme la sécurité nationale, des appétits des investisseurs étrangers. Cette procédure existe depuis un décret publié en 2003.
Nous allons seulement préciser quels sont ces secteurs par un nouveau décret. Celui-ci prendra en compte par exemple les risques liés au bioterrorisme ‘,
précise-t-on au cabinet de Thierry Breton, ministre de l’Economie.

Petites ou grandes, toutes les entreprises sont concernées

En effet, une entreprise doit d’ores et déjà demander une autorisation préalable à l’Etat si elle veut céder à un groupe étranger une partie de ses activités liées à la sécurité nationale. La vente peut tout bonnement être refusée. Ou
acceptée sous certaines conditions.’ Je suis satisfait d’avoir été suivi. C’est un premier pas. Cela montre qu’on n’est plus soumis au dogme ultralibéral et qu’on ne fait plus preuve d’une extrême naïveté vis-à-vis de la mondialisation, comme
c’était le cas auparavant ‘
, s’est exprimé le député Bernard Carayon, auteur d’un rapport sur la sécurité économique, dans un entretien accordé au quotidien Le Monde.Cette mesure de blocage ne concerne pas uniquement les entreprises cotées en bourse, telle Gemplus, détenue à plus de 26 % par le fonds américain Texas Pacific Group. Désormais, toute jeune pousse technologique à la recherche de
nouveaux relais de croissance pourrait être contrainte de se priver de la puissance industrielle et financière d’un acquéreur étranger.A terme, cette restriction pourrait également fermer une porte de sortie aux fonds de capital-risque, ces investisseurs qui soutiennent les entreprises innovantes dans leurs premières heures. Les financiers font souvent, lors d’une
cession industrielle, des plus-values supérieures à celles quils auraient réalisées à la Bourse.

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Hélène Puel