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La fibre optique de CitéFibre en quête d’argent

L’opérateur parisien CitéFibre se prépare à lever des fonds. Il doit convaincre les investisseurs que la fibre optique est un modèle rentable.

Malgré une implantation limitée (dans le XVe arrondissement de Paris) et un chiffre d’affaires ‘ non significatif ‘, CitéFibre prépare son inscription sur le
marché libre d’Euronext, après un an d’existence seulement. La nouvelle mérite quelques explications. En fait, cet opérateur de FTTH (Fiber to the home),
qui raccorde ses clients en fibre optique pour leur fournir des services triple play (Internet, TV, téléphone), ne fait pas un appel public à l’épargne. Cette
entrée en Bourse doit avant tout lui permettre de gagner en notoriété. Avant de réaliser une augmentation de capital réservée auprès d’investisseurs institutionnels. Ce montage financier avait été choisi par Poweo qui, après son admission sur
Alternext en mai dernier, avait réussi à lever plus de 50 millions d’euros en juillet via une augmentation de capital.Pour l’heure, CitéFibre, financé jusqu’ici par du capital-risque, cherche 20 millions d’euros. Sa trésorerie actuelle lui permet de poursuivre son activité jusqu’au deuxième semestre 2006. L’opérateur promet de dégager des
résultats d’exploitation positifs au quatrième trimestre 2007. Il ambitionne de réaliser un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros à l’horizon 2010.

Une ambition démesurée ?

Nous convertissons 20 % des habitants des immeubles raccordés en clients. Dès 2007, nous allons étendre progressivement notre couverture aux arrondissements limitrophes du
XVe arrondissements voire, plus tard, à quelques communes voisines de Paris ‘,
commente Dominique Lancrenon, président du directoire de CitéFibre.En se cantonnant au rôle d’opérateur local, la société fait largement tomber ses coûts de déploiement. ‘ Les frais de génie civil qui représentent une large majorité du coût d’installation d’un réseau de fibre
optique sont quasiment nuls pour CitéFibre. Les câbles passent par les égouts de la capitale jusqu’à un point de concentration, puis repartent vers le métro. L’opérateur utilise alors la fibre de la RATP. Dans ces conditions, le coût d’acquisition
client reste faible ‘,
analyse Roland Montagne, responsable du pôle haut-débit à l’Idate. Le président du directoire les chiffre à 1000 euros par abonné.CitéFibre peut également compter au c?”ur de Paris sur une concentration de la population plus importante que celle de Pau, à l’origine du
premier réseau optique grand public.
Le projet de fibre optique palois s’est créé il y a dix-huit mois. Le marché parisien est aujourd’hui plus mûr en termes
d’usage ‘,
complète Dominique Lancrenon.Reste que la France a un métro de retard en matière de très haut-débit. Le Japon compte près de 3,2 millions d’utilisateurs de FTTH. Le pays du Soleil levant connaît chaque mois 100 000 nouveaux utilisateurs.
Il s’y vend plus d’abonnements FFTH que de DSL. Limplantation de la fibre optique dans ce pays est liée à un volontarisme des pouvoirs publics ‘, commente Roland Montagne. En France, les initiatives
en ce domaine se multiplient dans les
Hauts-de-Seine ou encore dans les communes limitrophes de Paris avec
le Siperrec. Celles-ci restent néanmoins encore isolées.

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Hélène Puel