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La fédération de la Maille tisse sa veille sur le net

Le syndicat professionnel de la filière textile s’est doté d’un logiciel de veille sur internet. Complémentaire aux méthodes de recherche traditionnelles, cet outil a déjà été rentabilisé.

A sa manière, la Communauté européenne “remercie” le Pakistan pour sa coopération dans la lutte contre le terrorisme. A la mi-octobre 2001, elle a décidé de lui autoriser l’accès au marché du textile européen, trois ans avant la date initialement prévue par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cette information a été divulguée un peu plus d’une semaine avant qu’elle ne soit officielle. Et c’est un journal pakistanais en ligne, édité en langue anglaise, qui s’en est fait l’écho.“Notre nouveau système de veille sur internet nous a permis de connaître la nouvelle neuf jours exactement avant tout le monde, se félicite Jean-Claude Lagarrigue, vice-président et délégué général de la fédération de la Maille, syndicat professionnel au service de la filière textile-habillement-distribution. Nous avons alors contacté Bruxelles, qui a, bien entendu, démenti.” Mais l’avance prise à ce moment-là a permis de mettre en place des mesures de pression pour défendre les intérêts de la filière nationale.

Retour sur investissement obligatoire

Installé depuis une petite année, Openportal4U, d’Arisem, ne modifie pourtant pas profondément les habitudes de la Fédération. La veille au sens large constitue, en effet, l’une de ses trois activités principales avec celles de groupe de pression ?” notamment auprès des instances européennes ?” et l’organisation de salons professionnels. Evidemment, ces trois pôles se recoupent : “La veille sur internet, c’est un peu la cerise sur le gâteau, souligne Jean-Claude Lagarrigue. Elle constitue un élément supplémentaire pour toujours plus de pertinence.” La visite de salons, celles d’entreprises ou encore la presse professionnelle demeurent des sources d’information essentielles pour l’équipe de huit personnes chargée de surveiller le secteur.On l’aura compris, la fédération de la Maille ne se pose pas en inconditionnelle d’internet. Elle y investit tout de même quelque 3 millions de francs chaque année. Budget qui doit s’autofinancer dans les douze mois qui suivent. Ainsi, le coût d’Arisem est consigné dans le centre de profit du service de veille, qui devra justifier d’un surpoids de facturation équivalent dans les bilans à venir.

Détailler les méthodes de paramétrages

Les calculs devront prendre en compte d’autres coûts, comme par exemple celui de la formation. Celle-ci se révèle, en effet, bien plus critique que la mise en ?”uvre du logiciel en lui-même qui, elle, a été bouclée en trois ou quatre mois. Dans une première phase, la société Cybion a détaillé toutes les méthodes de paramétrage, mais également la façon de bâtir des arbres de recherche.“Si nous devions refaire ce projet, il faudrait amplifier, accélérer et approfondir la formation initiale, insiste Jean-Claude Lagarrigue. On n’est jamais assez bon sur ce genre d’outil, dont on n’utilise aujourd’hui que 30 à 40 % des capacités.” Chaque mois, les utilisateurs reçoivent ainsi un complément de deux jours .

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Philippe Billard