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La Corée du Sud sanctionne les monopoles de Microsoft

La FTC coréenne a jugé illégale l’intégration forcée d’applications dans Windows. L’éditeur devra payer une amende et faciliter l’usage de logiciels tiers.

D’abord
l’Amérique, puis
l’Europe, et maintenant l’Asie. Hors l’Afrique et l’Antarctique, il ne reste plus guère de continents où Microsoft n’ait pas été condamné pour l’usage abusif du monopole de
Windows.Cette fois, c’est la FTC (Fair Trade Commission), l’organisme coréen chargé d’y réguler le commerce, qui a sévi. Sa décision n’est pas subite puisqu’elle fait suite à une plainte
déposée en 2001 par Daum (un des grands conglomérats Internet locaux) reprochant à Microsoft d’avoir intégré des applications comme la messagerie instantanée à
Windows XP.Entre-temps, la FTC coréenne a élargi son enquête. Sont concernés l’ensemble des systèmes d’exploitation Microsoft, PC comme serveur, et les applications de serveur de streaming, de lecteur multimédias et de
messagerie instantanée.

Deux versions de Windows

Le constat des autorités coréennes est quasi mécanique. Microsoft dispose d’un monopole de fait sur le marché des systèmes d’exploitation. Il en aurait profité pour étouffer la concurrence. Le fait d’inclure dans Windows certains
outils, comme Media Player, aurait en effet conduit à éliminer en quelques années les logiciels rivaux comme Realplayer ou Quicktime.Une situation incompatible avec la législation coréenne. La FTC a donc décidé de sévir de trois façons : d’abord en infligeant une amende de 33 milliards de won (27 millions d’euros) ; ensuite, en expurgeant les
versions serveurs de Windows des Media Services (serveur de streaming) ; enfin, en ordonnant à Microsoft de proposer deux éditions de Windows. La première sera dépourvue du Media Player et des logiciels de messagerie
instantanée. La seconde comportera un “Media Player Centre” et un “Messenger Centre” contenant des liens vers des pages Web permettant de télécharger des logiciels concurrents. Ces sanctions devraient rester en vigueur
pendant au moins cinq ans et au plus dix.Les centres de téléchargement constituent la principale nouveauté par rapport à la décision de la Commission européenne. Celle-ci avait forcé l’éditeur à proposer, en plus de la version standard, un Windows XP Edition N,
c’est-à-dire expurgé du Media Player, mais qui ne semble intéresser personne aujourd’hui. La réaction de Microsoft aux procédures coréennes et européennes, elle, a été la même. Dans les deux cas, la société a décidé de faire appel, jugeant navoir
commis aucun acte illégal.

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Ludovic Nachury