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La chaîne logistique déraille faute d’indicateurs

“La logistique reste une source importante de gaspillage dans la plupart des entreprises”, affirme Philippe Hauguel, associé du bureau parisien de Bain & Company, et coresponsable…

“La logistique reste une source importante de gaspillage dans la plupart des entreprises”, affirme Philippe Hauguel, associé du bureau parisien de Bain & Company, et coresponsable de la dernière étude du cabinet de conseil sur le Supply Chain Management (gestion de la chaîne d’approvisionnement). La chasse au gaspi est d’ailleurs considérée comme prioritaire par 86 % des responsables logistiques interrogés. Cependant, plus de 80 % d’entre eux avouent encore manquer d’informations sur la performance de leur chaîne d’approvisionnement, même lorsqu’il ne s’agit que des processus internes à leur entreprise. À l’opposé, seuls 3 % des responsables logistiques sondés reconnaissent avoir de la visibilité aussi bien en interne que chez leurs partenaires, qu’il s’agisse de fournisseurs, de clients ou de distributeurs.L’enjeu de la gestion de la logistique est pourtant de taille et peut avoir un impact décisif sur la performance économique de l’entreprise. En effet, les entreprises les plus en pointe dans ce domaine sont aussi celles qui consacrent la plus faible part de leur chiffre d’affaires à gérer leur chaîne d’approvisionnement.

Rigueur contre intuition

Parmi les modèles distingués par l’étude de Bain & Company, on retrouve ainsi aussi bien Dell Computer que les distributeurs Wal-Mart ou Home Depot. Ces deux derniers se détachent de leurs concurrents du secteur de la distribution en ce qu’ils abandonnent les méthodes traditionnelles, privilégiant l’intuition au détriment de la rigueur. “Ils analysent précisément quels produits “tournent” de façon rentable puis allouent l’espace et déterminent les niveaux de stocks en fonction du potentiel économique de chaque produit”, expliquent les auteurs de l’étude.

Au-delà des moyens

Mais pour franchir le cap qui transforme la chaîne d’approvisionnement en véritable outil stratégique, l’emploi des nouvelles technologies ne suffit pas. Il faut en outre que les entreprises adaptent leurs modes de fonctionnement, leurs systèmes de désignation des objectifs et de rémunération. “Les services transports sont souvent évalués sur les coûts plutôt que sur les délais, et cela incite à choisir des moyens de transports lents, voire inefficaces, mais économiques, explique Philippe Hauguel. Résultat, on perd des fortunes en frais financiers, en manque de réactivité au marché et en jours de stocks.”“Why companies flunk supply chain “, mai 2002. Résumé de létude téléchargeable sur www.bain.com

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Maxime Rabiller