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La 3D sans lunettes : encore un effort !

Inutile de vous précipiter chez votre revendeur. Malgré les efforts déployés par les fabricants, cette technologie prometteuse n’est pas mature.

La 3D souffre actuellement de deux défauts majeurs propres à rebuter les utilisateurs, y compris les plus motivés : la mise en œuvre complexe des produits, aussi bien pour PC que pour le salon (technologies concurrentes, accessoires obligatoires), et le manque de contenus en 3D. Il ne tient qu’aux studios de cinéma et aux diffuseurs de corriger ce deuxième défaut. Le premier pourrait lui aussi s’estomper, à terme, grâce aux technologies 3D sans lunettes, également appelées auto-stéréoscopie. Vous connaissez probablement certains appareils équipés de la sorte : la console portable 3DS de Nintendo est l’exemple le plus fameux, et, il y a peu, nous mettions face à face deux smartphones équipés d’un écran auto-stéréoscopique, signés LG et HTC (voir l’Oi+SVM n° 242, p. 90). Auparavant, Sharp avait sorti en 2004 un PC portable à écran 3D sans lunettes, et Toshiba fait de même ces jours-ci avec le Qosmio F750. Pour les téléviseurs, de nombreux prototypes ont été montrés ces dernières années, des annonces faites du côté des chinois TCL et Haier… avant que Toshiba n’annonce, en septembre dernier, la disponibilité en fin d’année de la première TV 3D grand format sans lunettes, la 55ZL2. Pour se passer des lunettes, deux technologies sont exploitées. La première est celle de la barrière de parallaxe : l’écran affiche un composite des deux images requises pour le relief, et un filtre placé sur l’écran fournit à chaque œil les portions de l’image qu’il doit voir afin d’obtenir la sensation de relief.

Il est urgent d’attendre

Le principal défaut de ce système, dans sa forme la plus simple, est qu’il oblige à se placer bien en face de l’écran pour obtenir le relief ; un décalage vers la gauche ou la droite, et on ne voit plus qu’une seule image. Plusieurs sociétés (Tridelity, SpatialView…) ont planché pour améliorer les choses et proposent des moniteurs fournissant 2, 5 ou 8 points de vue. La technologie est cependant suffisante pour les petits écrans : c’est elle que l’on retrouve sur la Nintendo 3DS ou les smartphones 3D de LG et HTC. L’autre technologie, c’est le réseau lenticulaire que Toshiba a adopté sur son téléviseur 55ZL2. Là, l’écran est recouvert d’une couche de minuscules lentilles cylindriques qui présentent au spectateur les deux vues nécessaires au relief. L’avantage de ce système, c’est que plusieurs personnes peuvent se tenir devant l’écran : le réseau lenticulaire propose plusieurs points de vue (9 chez Toshiba, et jusqu’à 16 segments sur des prototypes de concurrents).Mais le prototype que nous avons vu au salon IFA ne nous a pas emballés, le relief étant peu sensible sur certaines scènes. De plus, le modèle de Toshiba devrait être onéreux (autour de 8 000 euros !). Certes, c’est un grand modèle et sa dalle est en très haute définition (3 840 x 2 160 points, soit 4 fois le Full HD, appelé aussi 4K) afin de compenser la perte de définition due au réseau lenticulaire en mode 3D et elle intègre un système de suivi de visages pour optimiser l’affichage en relief. Il reste du chemin à parcourir, même si ce type de technologie est l’une des plus avancées : les analystes s’accordent pour affirmer que les téléviseurs 3D sans lunettes ne seront pas répandus dans les foyers avant cinq ans.

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La rédaction