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L’Iran se lance dans les grandes manœuvres cyberdéfensives

Après l’Europe et de nombreux autres pays, l’Iran vient de faire démonstration de ses capacités cybermartiales lors de grandes manoeuvres militaires traditionnelles. Un message politique fort.

Alors qu’elle réfutait il y a quelques jours avoir dû repousser une cyberattaque, l’Iran a mené pour la première fois un exercice d’attaque et de défense informatique dans le cadre des manoeuvres navales menées depuis une semaine autour du détroit stratégique d’Ormuz, selon un porte-parole militaire cité lundi par les médias iranien. Une unité de cyber-défense de la marine a « lancé une attaque contre le réseau informatique des forces défensives (lors des manoeuvres) avec l’objectif d’infiltrer ce réseau pour y pirater des informations et y introduire des virus », a déclaré le contre-amiral Amir Rastgari cité par le quotidien officiel Iran Daily.

Bateaux et cyberespace

L’attaque a été détectée et repoussée par les forces défensives, a-t-il ajouté. C’est la première fois que l’Iran évoque publiquement un exercice de guerre informatique dans le cadre de manoeuvres militaires. L’Iran a été la cible depuis trois ans de plusieurs attaques informatiques, qui ont été attribuées aux Etats-Unis et à Israël, contre ses installations industrielles, notamment nucléaires et pétrolières, ainsi que ses réseaux de communication ou bancaires.

Téhéran a développé, en réponse, des unités de cyber-défense civile et militaire visant à faire face à cette nouvelle menace. La marine iranienne et les forces navales des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime, ont mené depuis une semaine d’importantes manoeuvres dans les eaux du Golfe et du détroit d’Ormuz, par où transite le tiers du trafic pétrolier mondial, ainsi qu’en mer d’Oman.

Une démonstration de force

Ces manoeuvres ont été présentées par les responsables militaires comme destinées à « démontrer les capacités navales » de l’Iran et à tester ses « scénarios de défense et de sécurité ». Elles ont notamment intégré des exercices avec des sous-marins ainsi que des tests de plusieurs systèmes de missile, selon les informations publiées par les médias.

Après les Etats-Unis qui ont bandé leurs muscles les premiers en intégrant leur stratégie de cyberdéfense et de cyberoffensive au plus près de leurs activités militaires classiques, c’est donc à l’Iran d’indiquer au monde qu’il s’est doté de capacités dans ce domaine. Un message clair envoyé aux éventuelles puissances désireuses de l’attaquer. Reste qu’il est très difficile de tracer les attaques jusqu’à leurs origines.

La France, dans ce domaine en est à ses premiers pas constitutifs. Le rapport du sénateur Bockel dressant le paysage d’une cyberdéfense nationale existante mais où tout (ou presque) est à faire.

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Pierre Fontaine, avevc AFP