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L’Europe a consommé tout son stock d’adresses IPv4… et c’est un vrai problème

Désormais, les opérateurs et les hébergeurs vont devoir se procurer ces fameux numéros auprès de ceux qui en ont déjà. Cette situation de pénurie risque de ralentir le développement de la Toile.

Le moment tant redouté est enfin arrivé. Le 25 novembre 2019, à 15h35 (heure de Paris), le registre européen RIPE NCC a alloué le dernier bloc d’adresse IPv4 qu’il détenait dans son pool d’adresses. Les opérateurs et hébergeurs qui ont désormais besoin de telles adresses devront s’inscrire sur une liste d’attente pour, éventuellement, obtenir une petite ration de 256 adresses. Ceux qui ont déjà été servis par le passé peuvent passer leur chemin, car le RIPE va privilégier les nouveaux acteurs.

La seule solution est le déploiement d’IPv6

L’épuisement des adresses IPv4 n’est pas du tout une surprise. Tous les acteurs savaient que cela allait arriver. L’industrie des télécoms devra désormais gérer cette situation qui risque de scléroser le Net. « Avec l’épuisement des adresses IPv4, nous risquons d’avancer dans un avenir où la croissance de notre Internet sera inutilement limitée — pas par manque d’ingénieurs réseau qualifiés, d’équipements techniques ou d’investissements — mais par une pénurie d’identifiants réseau uniques. Par conséquent, nous appelons toutes les parties prenantes à jouer leur rôle en soutenant le déploiement d’IPv6 », explique Nikolas Pediaditis, responsable des services de registre au sein du RIPE NCC, dans un communiqué.

Le déploiement d’IPv6 constitue, en effet, la seule solution pérenne à ce problème. Malheureusement, ce protocole — dont les spécifications techniques ont été finalisées depuis près de vingt ans — ne couvre pour l’instant qu’un quart de la Toile. Tous les acteurs sont donc obligés, pour l’instant, de proposer des connexions IPv4. En attendant que l’IPv6 devienne vraiment une alternative, ils devront se procurer les adresses IPv4 dont ils ont besoin auprès de ceux qui en ont déjà, en les « achetant » ou en les « louant ». C’est le début d’un marché secondaire, avec tous les risques que cela implique en termes d’augmentation des prix et de dépendance par rapport à un fournisseur.

Source: RIPE NCC

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Gilbert Kallenborn