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KPNQwest : la montée en valeur ajoutée

KPNQwest a inauguré fin mars son méga-CyberCentre de Paris. C’est, après Munich, son 2e méga-CyberCentre et son 12e CyberCentre en Europe. D’une superficie de 500 m2, ce centre sera agrandi à 2 000 m2 dans le courant de l’été, puis à 10 000 m2 à la fin de l’année.

Situé à proximité du Stade de France, dans un ancien entrepôt des NMPP, il est interfacé directement aux réseaux IP fibres optiques EuroRings de l’opérateur, qui interconnectent à ce jour, sur près de 20 000 km, plus de 350 points de présence dans 13 pays. Il propose des services d’hébergement de base (basic hosting) comme la mise à disposition de mètres carrés dans des cages grillagées et l’hébergement de serveurs en racks. Comme KPNQwest dispose de quelque 240 points de peering gratuit, il peut appliquer une tarification suivant le type de trafic (entrant/sortant), et non suivant la destination géographique, comme c’est le cas pour Level 3, qui, pour partie, a recours à du peering payant.
Un autre méga-CyberCentre de 10 000 m2 ouvrira, à Londres, dans le courant de l’été. “Après quoi, nous confie Guy Link, directeur marketing et communication de KPNQwest en France, nous lèverons le pied. Nous attendrons pour ouvrir les autres cybercenters que nous avions annoncés, récession Internet oblige.”

KPNQwest, en revanche, poursuit comme prévu le déploiement de ses infrastructures. L’Euroring français sera entièrement bouclé à la fin de l’année. Il desservira une quarantaine de points de présence principaux et secondaires, auxquels les entreprises se raccorderont via des LS courtes. Architecture idéale pour la vente, toujours très soutenue, des services VPN. Les Eurorings utilisent en c?”ur de réseau des gigarouteurs de Juniper Networks et des routeurs Cisco en périphérie. Il ne s’agit donc pas, pour une fois, d’une infrastructure labellisée Cisco Powered Network. Il ne s’agit pas non plus d’un réseau MPLS. Plus modestement, le réseau est basé sur IPsec pour le chiffrement et sur DiffServ pour la prioritarisation des flux.
Dix pour cent de la capacité des 3 Eurorings existants ont déjà été vendus à d’autres opérateurs, finançant ainsi une bonne partie des travaux en cours. L’objectif est évidemment d’atteindre le même ratio que Qwest aux Etats-Unis, qui, par la revente de 40 % de ses capacités couvre ses coûts à hauteur de 110 %. “C’est un avantage compétitif appréciable, souligne Guy Link. Dès que le réseau est amorti, la bande passante ne nous coûte plus rien.”

KPNQwest a commencé par être un opérateur d’opérateurs. Puis, il s’est mis à s’adresser à la clientèle des grands comptes et des multinationales. A présent, il peut s’autoriser à viser également la clientèle des PME. “Plus nous descendons en taille d’entreprise cible, poursuit le directeur marketing France, plus nous montons en valeur ajoutée et plus notre marge augmente.”

Fin mars, l’opérateur a ainsi introduit une offre voix sur IP on-net, comme une option de ses services VPN IP. Cette offre permet d’intégrer les communications téléphoniques intersites (soit 30 % de la facture des entreprises) à leur réseau privé virtuel de données. Et cela tout simplement au moyen d’une carte, raccordant le PABX au routeur d’accès Cisco.
En avril prochain, KPNQwest devrait ensuite intégrer à ses services VPN la téléphonie sortante vers quelque 250 destinations internationales, grâce à une passerelle VoIP installée chez KPN à Amsterdam. L’opérateur relancera également son service Traveller de roaming IP. Il couvrira quelque 7 500 points de présence dans le monde et permettra d’ouvrir des comptes utilisateurs via l’Internet.
KPNQwest, enfin, compte attirer nombre d’ASP dans ses cybercentres. Près de 200 sites d’entreprises sont déjà raccordés en France à son réseau par ligne louée, soit 70 000 utilisateurs potentiels. ” C’est un excellent argument, souligne Guy Link, car les applications en ligne exigent de bonnes connexions réseau et une qualité garantie de bout en bout. ” Dans un premier temps, ces applications concerneraient plutôt la relation clients, les services généraux et la gestion des forces de vente. Puis, par un mécanisme de cercle vertueux, elles devraient attirer bien d’autres fournisseurs ASP partenaires.
Sur un plan global, KPNQwest a réalisé en 2000, avec plus de 2 000 personnes, un chiffre d’affaires de 470 millions d’euros, contre 190 millions en 1999 (www.kpnqwest.com).

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La rédaction