Le streaming musical est-il en perdition ? Après deux ans d’existence, Jiwa, le dernier site de diffusion musicale indépendant en France, a été mis en liquidation judiciaire. La plate-forme de streaming gratuite ne pouvait pas faire face aux demandes de minima garantis exigés par les maisons de production. Avec 1 million d’euros à payer par an pour 300 000 euros de chiffre d’affaires l’an passé, l’ardoise était trop élevée. Avances, pourcentage sur les résultats, autorisations de diffusion sur une durée limitée… les conditions imposées par les majors seraient de plus en plus difficiles à supporter pour les plates-formes de streaming. Pourtant, c’est bien ce nouveau modèle de diffusion de la culture qui séduit les internautes et les écarte petit à petit du téléchargement illégal. Problème, si le public revient dans la légalité, il se tourne vers des propositions gratuites. Et c’est sans doute la pilule qui passe mal auprès des majors ? comme a pu encore le prouver le retrait de Warner Music du catalogue du site Jiwa. “ C’est tout le secteur de la musique en ligne qui est confronté à ce problème de pérennité économique, a confié le président et cofondateur de Jiwa, Jean-Marc Plueger à nos confrères de 01net. Aujourd’hui, sur la vingtaine de sociétés en activité, il n’y en a pas une qui ne soit pas déficitaire ”. Le très populaire Deezer a dû s’appuyer sur un partenariat avec Orange pour maintenir le cap. Celui-ci s’oriente en l’occurrence vers des offres de streaming payantes. Au grand désespoir des défenseurs du gratuit, et même des défenseurs des droits des artistes, telle l’Adami, qui prône un nouveau modèle de reversement entre les plates-formes, les majors et les artistes plus égalitaire. Un modèle fondé sur le principe de la gestion collective des droits, défendu aussi dans le rapport ministériel Zelnick, mais à propos duquel les différents protagonistes semblent avoir beaucoup de mal à s’entendre.
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