Passer au contenu

Jean-Jacques Aillagon se prononce pour une copie privée, limitée mais non dégradée

Le ministre de la Culture et de la Communication souhaite une redéfinition des règles qui permettent l’usage de la copie privée.

‘ Internet, menace ou opportunité pour l’industrie musicale. ‘ Sur ce thème d’une grande actualité, alors même que tombent les mauvais chiffres (9 % de baisse) du marché du disque pour
le premier semestre 2003, le Forum des droits sur l’Internet (FDI) a rassemblé mercredi 10 septembre autour du ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, un panel représentatif d’intervenants.Avaient ainsi répondu à l’appel un artiste comme CharlElie, le PDG d’Universal Music France, Pascal Nègre, ou le président de l’AFA (Association des fournisseurs d’accès et de services Internet).A l’instar du PDG d’Universal Music France, le ministre a tenu à réaffirmer que l’on ne pouvait pas mettre sur un même plan le droit d’auteurs, la protection des ayant-droits (auteurs, interprètes, producteurs,…) et un droit à la
copie privée aujourd’hui de plus en plus perçu comme une tolérance juridique.

Matt, téléchargé 2,5 millions de fois sur KaZaA en août…

Face à la prolifération actuelle des systèmes anti-copies, Jean-Jacques Aillagon souhaite que soient redéfinies les règles qui permettront l’usage de la copie privée. Cependant, contrairement à ce qui avait pu être affirmé en début
d’année, il semble que le gouvernement penche aujourd’hui pour une limitation de la copie privée, et non pour un ‘ droit de copie ‘ à l’infini mais techniquement dégradé.Pour donner une photographie du mal, Pascal Nègre a pris l’exemple de Matt, un artiste de son catalogue, dont le titre lancé au début de l’été aurait été téléchargé 2,5 millions de fois sur KaZaA entre le 1er
et le 31 août. Une situation qui plonge nombre de créateurs dans un profond désarroi. Pour CharlElie, ‘ au fil du temps la musique est devenue abstraite, voire virtuelle ‘, et aujourd’hui le
chanteur de lâcher : ‘ Plus personne n’a envie de nous ! ‘Dans ce débat, les prestataires techniques sont souvent montrés du doigt. Nombre de FAI entretiennent en effet un discours commercial ambigu sur la relation entre haut-débit et téléchargement musical sur Internet. Pour se dédouaner les
FAI prônent la concertation et la pédagogie auprès des internautes. ‘ Il faut mettre fin à l’ère du tout gratuit ‘, ponctue sérieusement Jean-Michel Soulier, président de l’AFA.Puis, dans l’atmosphère parfois tendue de cette table ronde organisée à la Fnac Digitale à Paris, celui qui est aussi directeur général adjoint de Tiscali France, parvient ?” involontairement ? ?” à dérider
l’assistance en racontant l’histoire de sa fille, privée de KaZaA sur son ordinateur, et qui ne copie pas de CD… car son papa lui a expliqué que cela n’était pas légal. Le contrôle parental volera-t-il au secours de l’industrie du
disque ?

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Crouzillacq