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J. Allard (Microsoft) : ” Xbox : l’Europe saura tout en septembre “

Microsoft vient de révéler les derniers détails de la commercialisation de sa première console de jeux, la Xbox. J. Allard , responsable du développement matériel du produit et des relations avec les éditeurs de jeux revient sur cet événement.



01net.

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Nintendo lancera sa GameCube en même temps que la Xbox. La guerre des consoles est-elle donc relancée ?
J. Allard 
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D’abord, ce sera une semaine formidable pour la grande distribution qui verra déferler des milliers de gens d’un coup dans leurs magasins. Ensuite, je préfère parler d’une révolution des consoles plutôt que d’une guerre, car la sortie d’une nouvelle génération de machines, avec des jeux plus réalistes que jamais, permet d’attirer une population bien plus large, au-delà des ” gamers “. On aura véritablement un marché de masse à l’instar de la télévision ou du magnétoscope.
Vous n’avez pas précisé le prix et la disponibilité de la Xbox en Europe. Un oubli peut-être ?
Non, pas du tout. On préfère attendre l’ECTS à Londres [le salon européen du jeu vidéo qui se déroulera du 2 au 4 septembre 2001, NDLR] pour dévoiler ces informations. Nous avons l’ambition de localiser les produits pour l’Europe et le Japon. Mais les prix et les dates pour ces régions seront différents.
On vous a reproché que 500 millions de dollars d’investissement pour le lancement de la Xbox est un chiffre relativement bas. Que répondez-vous à cela ?
Tout d’abord, on a lancé le chiffre de 500 millions de dollars pour montrer à nos partenaires et aux distributeurs que notre engagement vis-à-vis de la Xbox était très sérieux. Et ce chiffre pourra varier, en plus ou en moins, selon les conditions du marché.Mais sincèrement, je crois que c’est une somme suffisante, et comparable avec celle investie par nos concurrents. Sachez tout de même que la console a déjà atteint un taux de reconnaissance (awareness, en anglais) de 65 % au sein de la population des ” core gamers ” que nous visons pour le lancement, alors que nous n’avons pas encore dépensé un centime des 500 millions !
Sony a dévoilé des alliances avec AOL, Netscape et RealNetworks pour renforcer sa stratégie de jeux en réseau. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que les utilisateurs achètent une console pour jouer et non pas pour surfer sur le Net. En sortant un clavier, une souris, un écran ou encore un navigateur, Sony essaye tout simplement de recréer un PC, alors que les joueurs n’en veulent pas. C’est ce qu’ils nous ont dit lors des nombreux focus group que nous avons réalisés.En revanche, ce qu’ils veulent c’est une télécommande pour le DVD, la possibilité de jouer en réseau, de se parler directement… Mais le tout doit rester simple sans nécessiter le lancement d’un logiciel spécifique AOL ou d’un navigateur. La simplicité tient à l’intégration en standard de fonctions comme la connexion au réseau et à la présence d’un disque dur.C’est ainsi que nous avons conçu la Xbox. Les éditeurs peuvent donc s’appuyer sur ces atouts pour développer pour notre console des logiciels de nouvelle génération, comme les jeux épisodiques par exemple. Ainsi, à l’instar des feuilletons diffusés à la télé, un jeu continuera d’évoluer dans le temps, par épisode, et pourrait virtuellement ne plus avoir de fin.
Croyez-vous au streaming dans le jeu vidéo ?
Oui. Mais, contrairement à Sony, je ne crois pas que les joueurs souhaiteront lancer un logiciel de streaming pour regarder un film ou télécharger des morceaux de musique. Encore une fois, une console, c’est fait pour jouer. En revanche, je pense qu’il sera intéressant d’utiliser cette technologie de manière totalement transparente au sein d’un jeu. Par exemple, pour changer de musique dambiance ou bien, dans un jeu de course de voitures, pour allumer la radio et écouter sa station favorite.

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Propos recueillis par Jean-Baptiste Su, correspondant dans la Silicon Valley