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Itanium : toutes les raisons d’attendre

Les premiers serveurs proposés à la vente sont dépourvus de système d’exploitation stable et d’applications optimisées, ce qui compromet leur utilisation comme machines de production.

Depuis le 29 mai et avec près d’un an de retard sur l’échéance prévue, les grands constructeurs proposent un serveur équipé du processeur Itanium (lire DM&R n?’470). Dans la majorité des cas, il s’agit d’un modèle quadriprocesseur dérivé de la plate-forme de référence développée par Intel, qui présente les mêmes caractéristiques : processeurs de 733 à 800 MHz dotés de 2 à 4 Mo de mémoire cache de niveau 3, jeu de composants Intel 460GX (bande passante mémoire de 4,2 Go/s), bus système 133 MHz DDR (Double Data Rate) équivalent à 266 MHz, SDRAM ECC PC 133 (jusqu’à 64 Go), etc. S’il est impossible de se démarquer à partir de la plate-forme matérielle, il s’agit pour chaque acteur de démontrer qu’il dispose avec Itanium d’une alternative aux serveurs Risc 64 bits (ceux de Sun en particulier) en milieu de gamme. Argument principal : un rapport prix/ performances plus avantageux. Pour l’heure, les premiers tests créditent Itanium d’une vitesse de traitement accrue jusqu’à 30 % (calculs en virgule flottante) par rapport à celle d’une plate-forme Risc.

Pas d’offre logicielle adaptée à cette architecture

ais, pour accélérer l’adoption du serveur, censé générer 42 % du chiffre d’affaires des serveurs dans le monde en 2005, selon l’Aberdeen Group, les constructeurs devront aussi convaincre les utilisateurs en arguant d’une compatibilité matérielle totale avec les applications 32 bits. Ce qui est le cas, mais avec des résultats des plus médiocres en termes de performances.Autre problème : les premiers serveurs de la famille IA 64 manquent, à ce jour, de logiciels adaptés et, plus grave, de système d’exploitation à même de tirer parti de l’architecture Epic. “Nous sommes capables de livrer, dès aujourd’hui, nos serveurs Escala IL avec les versions 64 bits de Windows (Advanced Server LE edition), Linux ou AIX 5L préchargées. Mais nous signalons à nos clients que les OS proposés sont encore en versions bêta”, indique aussi Jean-Philippe Chiarella, du département des systèmes ouverts de Bull.L’offre logicielle adaptée à cette nouvelle architecture n’est pas pour demain. Mais d’ici là, les projecteurs se seront tournés vers Mc Kinley, le successeur de l’Itanium, supposé offrir un niveau de perfor-mances bien supérieur. D’ici à un an environ, on devrait aussi assister à une baisse des prix des serveurs, due à la diffusion en volume des serveurs IA 64. Autant de raisons d’attendre avant d’opter pour les premiers serveurs Itanium, à moins d’avoir besoin d’une plate-forme de mise au point permettant le portage d’applications critiques 32 bits vers la nouvelle architecture.

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Stéphane Reynaud