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IPv6 soutenu par les pouvoirs publics

Fort des recommandations de la ‘ Task-Force ‘ IPv6 France et du soutien du ministère de la Recherche et des Nouvelles Technologies, le déploiement d’IPv6 prend forme sur les réseaux dédiés à la
recherche. Pour les réseaux commerciaux, il faudra s’armer de patience.

À l’occasion du salon NetWorld+Interop Paris 2003, la Task-Force IPv6 France a remis officiellement à Claudie Haigneré, ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies, les recommandations pour la mise en place
d’un plan stratégique de développement et d’emploi des technologies. Ce document souligne notamment l’importance d’actions concrètes et coordonnées pour assurer une intégration progressive du protocole Internet IPv6.
Cette initiative fait suite à la publication, aux États-Unis, d’un mémorandum du ministère de la Défense (DoD) indiquant que les infrastructures du département américain devaient avoir opéré une évolution totale vers IPv6 (Protocole Internet
version 6) pour 2008.

L’État se veut pionnier

‘ IPv6 devient une réalité sur tous les réseaux académiques français, tels que Renater ‘, explique Patrick Cocquet, président de la Task-Force IPv6 France et fondateur de la société 6Wind.
‘ Certes, l’intégration d’IPv6 s’effectue sur ces infrastructures comme un ajout à IPv4, qui restera encore et pour longtemps présent. Mais, avec le déploiement d’IPv6, ces réseaux s’ouvrent à de
nouvelles applications, de nouveaux usages liés notamment à Internet ‘
, poursuit-il.En France, si la volonté est là, le déploiement réel traîne des pieds. ‘ Notre ministère apporte son soutien à la promotion de l’IPv6 en France, notamment en finançant les activités de la Task-Force IPv6 France.
Parallèlement, notre réseau national de l’enseignement et de la recherche, Renater, est à la pointe de l’innovation et de la mise en ?”uvre du protocole ‘
, souligne Claudie Haigneré.
‘ Aujourd’hui, je prends acte des présentes recommandations et nous allons lancer un plan de migration des services de l’Etat vers IPv6 ‘, continue la ministre.En d’autres termes, les pouvoirs publics soutiennent les projets de déploiement dans les infrastructures nationales, les plaques régionales, les réseaux d’établissements et de sites publics. À terme, il s’agit de
faire passer tous les serveurs Web de l’administration (.gouv.fr) en double accès IPv4 et IPv6.

Pas d’empressement dans le privé

Côté réseaux commerciaux, la stratégie est plus floue : ‘ les grands opérateurs analysent leur évolution de réseau, confie Patrick Cocquet, des offres d’accès devraient voir le jour
prochainement ‘
. Pour l’heure, seul Nerim propose une offre IPv4 et IPv6.Ce retard à l’allumage peut également s’expliquer par la lenteur de l’Afnic à annoncer un soutien effectif d’IPv6 dans sa chaîne de production. L’organisme chargé de la gestion des noms de domaines de
l’espace français (.fr et .re) n’est réellement opérationnel que depuis octobre dernier. Les services de management faisaient défaut, alors que les serveurs de noms (DNS) de la zone ‘ fr ‘ supportent
l’IPv6 en natif depuis 2001.Il reste encore du chemin à parcourir pour arriver au niveau des projets asiatiques. En effet, au Japon, les industriels du marché grand public, comme Sony, ont d’ores et déjà annoncé que leurs produits seraient prochainement
IPv6.De même, le programme CNGI (Chine New Generation Internet) devrait propulser la Chine dans le peloton de tête des réseaux Internet en IPv6 grâce au financement d’infrastructures en IPv6 natif des trois opérateurs nationaux.

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Augustin Garcia